Décidemment entre le sélectionneur Aliou Cissé et les supporteurs, ce n’est plus le grand amour. La sortie de route des Lions lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN), en quart de finale face à la côte d’Ivoire, est toujours resté en travers de la gorge des supporteurs.
Les matchs des éliminatoires de la CAN et de la Coupe du Monde qui devraient constituer des moments de rachat, autant par le résultat que par la manière, n’ont fait que renforcer ce sentiment qu’un ressort s’est cassé. Que des limites objectives sont atteintes et qu’il faille aller vers autre chose.
Le nul concédé samedi face au Burkina a constitué la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et les fans l’ont montré avec la plus grande véhémence. Soucieux de jauger encore ce qui reste de sa popularité après les huées au retour de la CAN, sur le parvis de l’aéroport, mal lui en a pris.
Il a été chaleureusement conspué à la fin de la partie quand il est allé saluer les nombreuxsupporteurs, scellant un divorce qui semble inéluctable. Les propos scandés en chœur dans les coursives du stade Me Abdoulaye Wade ne sont on ne peut plus clair, car traduisant un sentiment de rupture. « Cissé démission, Cissé démission ».
Le ras- de- bol des sénégalais trouve sa source dans le fait que cette équipe est de moins en moins joueuse. Elle manque de maitrise collective, après 12 ans de règne de Cissé. Les automatismes et autres qualités collectives sont laissés au vestiaire. Elle joue des coups mais ne tue pas les matches avant l’heure. Et qu’elle se liquéfie au fil de la rencontre, expliquant tous ces buts concédés en fin de
partie.
Autant face à la Côte d’Ivoire en janvier dernier, à la RD Congo en juin et samedi devant le Burkina, les Lions ont encaissé un but dans les derniers instants de la rencontre. Les explications qu’il fournit ne sont guère convaincantes car il dispose d’un groupe de 26 joueurs, interchangeables. « C’est un problème mental et on paie les accumulations d’erreurs techniques. Il faut qu’on revienne à
cette agressivité qui faisait notre force. Il faut souligner que l’équipe fournit de gros efforts en première période et a tendance à manquer d’intensité en seconde période », se convainc-t-il.
Seulement, le mal semble plus profond. Cette sélection n’a plus cette flamme en son sein, cette foliequ’elle transposait sur le terrain, entraînant les supporters dans cet élan exaltant. Elle n’a plus les moyens de répéter les efforts pendant 90 minutes et qu’elle se fait chaque fois rattraper au score.
Autant d’avatars qui ont fait sauter le verrou de la patience et activer les ressorts de la vexation chez Les fans. Désormais, la tête de Cissé est mise à prix.
Assane DIALLO