Depuis l’élimination du Sénégal en quart de finale de la dernière CAN par la Côte d’Ivoire, la sélection peine à retrouver un second souffle. Elle apparaît de moins en moins conquérante et séduisante. Pire encore, elle ne rassure plus.
L’indigence technique qui a caractérisé les trois dernières sorties des Lions, surtout en seconde période, appelle à une réflexion profonde. Pendant ce second acte, les Lions subissent inéluctablement la loi de l’adversaire : ils courent après le ballon, s’essoufflent, accumulent les fautes, perdent des duels en série, et se font logiquement punir en fin de partie.
Ce même scénario se répète dans les rencontres qui se sont soldées par un nul, voire une défaite. Les Lions perdent le contrôle du jeu en seconde période, arrivent en retard sur les actions, et reculent inconsciemment.
Alors que le Sénégal devrait imposer son jeu, dicter le tempo de la partie, contrôler le ballon et pousser l’adversaire à subir, c’est une autre version que l’on voit cette année. À domicile comme à l’extérieur, cette sélection peine à s’imposer. Les actions qu’elle entreprend ne lui apportent guère la sécurité nécessaire pour gérer sereinement les derniers instants de la rencontre. La kyrielle d’occasions manquées finit par se retourner contre elle en fin de match. La scoumoune qui frappe Jackson semble déteindre sur le reste de l’équipe, qui manque cruellement de sérénité. Face au Burkina, les Lions avaient largement les moyens de faire le break, autant par l’attaquant de Chelsea que par Sadio Mané. Les deux attaquants auraient pu doubler, voire tripler la mise. Que nenni !
Mais c’est surtout le manque de maîtrise collective qui constitue le véritable talon d’Achille de cette sélection. En 12 ans, Aliou Cissé n’a pas réussi à doter l’équipe d’une identité de jeu, d’une force collective capable de rivaliser avec n’importe quel adversaire. Il change régulièrement de schéma tactique, que ses joueurs ne parviennent manifestement pas à assimiler, abandonnant son légendaire 4-3-3 pour un hypothétique 3-4-3 avec des joueurs hors de leur poste — à l’image d’Habib Diarra, dont l’équipe se prive des qualités offensives —, et qui peinent à trouver leurs marques dans cette nouvelle configuration.
L’échec de Cissé est palpable à ce niveau. Les deux chantiers du sélectionneur demeurent la maîtrise collective et l’efficacité offensive. Cette équipe n’a pas inscrit plus d’un but lors de ses trois dernières sorties, une anomalie compte tenu de la qualité des joueurs composant sa ligne d’attaque.
Assane Diallo