Le bout du tunnel pour Papa Massata Diack ?
La Cour suprême a décidé de mettre un holà à cette farce judiciaire qui a trop duré dans l’affaire dite du dopage russe et ses 24 millions d’euros comme garnitures. Jugé en juin 2020, avec comme point d’orgue une corruption généralisée au sein de l’Iaaf, le dossier avait accouché d’une condamnation de Lamine Diack (Décédé), Gabriel Dolé (Médecin, décédé), Massata Diack , Me Cissé (Avocat conseil de l’IAAF), Valentin Baleichnikov (Vice-président de l’IAAF).
« La Cour de cassation a annulé en partie mercredi la condamnation de Papa Massata Diack qui avait été condamné à cinq ans de prison pour corruption et complicité de corruption dans l’affaire de dopage d’athlètes russes. La Cour a donc renvoyé l’affaire devant la cour d’appel de Paris où Papa Diack sera de nouveau jugé pour complicité de corruption passive », lit-on dans la livraison du Figaro du jour.
Une affaire qui avait défrayé la chronique et entretenu toutes sortes de fantasmes et de mensonges. De la somme de 23 millions d’euros dont se gargarisait un procureur lors d’une conférence de l’AMA (Agence mondiale anti-dopage) en Allemagne, on se retrouve à pinailler sur des modiques montants de centaines de milliers lors du procès. A la barre, le procureur avait lâché, de guerre lasse, cette phrase ô combien révélatrice de la situation alambiquée qui devrait être la sienne : « dans cette affaire, telle une mosaîque, je doute, je ne suis sûr de rien… ». Cela n’avait pas pourtant profité aux accusés ni empêché la juge de frapper fort (une commande politique certainement) en condamnant au maximum les prévenus.
Cette parodie avait fait se lever les néophytes du droit, d’autant que rien de consistant n’a été prouvé à la barre, sinon beaucoup de littérature et une manifeste volonté de noircir le reluisant tableau dans la gestion du patriarche Lamine Diack pendant les quinze années de gouvernance. Pas une trace de transfert de fonds entre les supposés corrupteurs et les corrompus, encore moins des dénonciations claires et circonstanciées de l’athlète Maria Schubukova. Rien de consistant n’a jailli des débats, sinon la grande contradiction, et des passes d’armes d’une rare violence. Surtout que la France n’avait pas compétence dans la juridiction, car les supposés faits reprochés avaient leur occurrence en Principauté de Monaco, siège de l’IAAF d’alors.
Après avoir obtenu et organisé les Jeux olympiques, la France peut aujourd’hui lâcher la bride. En tout cas, le complot anglo-saxon a toujours été l’élément clé dans l’argumentaire de Massata Diack. Il n’a jamais varié dans sa position et n’avait de cesse d’apporter de l’eau à son moulin à chaque occasion.
Au demeurant, la Cour de cassation aurait dû annuler cette sentence inique et mettre fin à ce cirque judiciaire qui n’a que trop duré. L’image du pays en a déjà grandement pâti.
Assane DIALLO