À l’ONU, des médecins de retour de Gaza décrivent une situation indicible

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Quatre docteurs de Médecins sans frontières, Map et MedGlobal sont venus, mardi 19 mars, à l’ONU raconter ce qu’ils ont vu lors de leurs courts séjours à Gaza. Ils décrivent l’indicible, une situation pire qu’en Syrie, et la destruction du système de santé. 

Ils se sont invités tous seuls pour crier l’urgence. Pour la première fois, une délégation de médecins d’ONG venus des États-Unis, du Royaume-Uni et de France, ayant aidé à Gaza, unissent leurs forces pour sensibiliser les diplomates et les décideurs politiques. 

Le docteur Taher Ahmal de MedGlobal trimbale entre New York et Washington un sac en papier ; à l’intérieur une couche de nourrisson, un inhalateur et une fiole d’un antidouleur. C’est ce genre de produits qui sont bloqués aux portes de Rafah depuis des mois sans qu’Israël n’en donne l’autorisation de passage, raconte-t-il. Résultat, des centaines de milliers de Palestiniens fixent des sacs plastiques aux fesses des bébés, les asthmatiques et les plus faibles s’étouffent dans les bombardements, les femmes sont opérées par césarienne sans anesthésie. Ça, c’est le calvaire quotidien.

Mais il y a aussi les drones qui ont pénétré dans les hôpitaux et ont canardé certains de leurs collègues, une petite fille de 5 ans qu’on a laissé agoniser par terre sans pouvoir atténuer ses souffrances. Des blessures qu’ils n’avaient jamais vues et des séquelles psychologiques qui vont s’installer dans la population gazaouie pour des générations à venir. Pour ceux d’entre eux qui sont intervenus en Syrie, la situation à Gaza est encore pire, et il leur fallait le raconter à ceux qui ont un pouvoir de réclamer un cessez-le-feu, à Washington et à New York.

« Communiquer l’urgence » 

« Notre plan est de communiquer l’urgence. Nous devons simplement expliquer à quoi ressemble la situation sur le terrain, a-t-il déclaré. De nombreux membres de la communauté des ONG parlent aussi de ce qui doit être fait : un financement massif et des bras vont être nécessaires. Si le « jour d’après » ressemble au jour d’avant, nous n’aurons pas évolué vers une meilleure situation, et les gens continueront de souffrir. »

Il y avait 6 000 lits d’hôpitaux dans la bande de Gaza avant la guerre. Il n’y en a plus que 295. Les médecins doivent rencontrer des membres du Conseil national de sécurité, du Congrès et du Sénat ce mercredi à Washington. 

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