C’est un ancien médaillé olympique frustré, qui a mis les pieds dans le plat quand il s’est agi d’expliquer cette traversée du désert de l’athlétisme sénégalais. En effet, depuis Séoul 88, aucun athlète sénégalais n’a remporté la moindre breloque. Invité du panel organisé par l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS), il est revenu sur les raisons expliquant cette longue disette.
La recette pour mettre les athlètes dans les conditions de hautes performances est presque connue de tous, visiblement, sauf des autorités en charge des sports. « Il faut des moyens financiers pour aller chercher une médaille olympique. Il faut aider l’athlète dans sa préparation, qu’il participe au maximum de meetings avec son entraîneur. De ce fait, il pourra progresser et essayer de figurer parmi les huit meilleurs de sa discipline. C’est ainsi, au bout de huit années, que l’on pourra espérer une médaille », explique l’ancien et le seul médaillé olympique sénégalais.
Meurtri de voir que le jeune Louis François Mendy, champion d’Afrique, auteur d’un temps de 13’18, qui peut nous valoir de bonne satisfactions a du mal à financer son programme de préparation. « Il a déposé depuis plus d’un an son programme chiffré à 23 millions pour peaufiner sa préparation, mais il n’a eu aucune réponse des autorités, alors qu’il constituait une réelle chance de médaille », se désole le directeur du Centre de Développement de l’’Athlétisme de Africain (CDAA) basé à Dakar.
Il en veut pour preuve le travail qu’il a effectué pendant quatre ans en Arabie Saoudite. « J’y ai effectué un travail pendant quatre ans, j’ai pu sortir un champion olympique aux JO de Sydney. Pour vous dire que la préparation demeure la phase cruciale dans la quête d’une médaille, et elle doit être financée » martèle Dia Bâ.
Prenant la parole au titre de panéliste, l’ancien Directeur de la Haute Compétition n’a pas de temps avant d’emboîter le pas au champion olympique. A l’en croire, « depuis des années, aucun gouvernement n’a pris en compte la préparation des athlètes avant des Jeux ». Son intervention qui avait pour but de nous éclairer sur le rôle de l’Etat, a été on ne peut plus limpide. En dégageant des pistes de réflexion, il incite l’Etat du Sénégal à mettre en place: » une équipe nationale olympique qui regrouperait tous les médaillés sur le continent, toutes disciplines confondues. Cette équipe sera prise en charge par le Cnoss et par l’Etat ».
Assane DIALLO
