Affaire Didier Badji et Fulbert Sambou : Ibrahima Sall entendu par la Section de Recherches après ses accusations contre la hiérarchie de la gendarmerie

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Ibrahima Sall, chroniqueur à WalfNet et Sans Limites TV, et président de l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (ASRED), a été convoqué ce lundi par la Section de Recherches de la gendarmerie nationale à Colobane. Cette audition fait suite à des déclarations choc diffusées récemment sur les médias, dans lesquelles il accuse des responsables de la gendarmerie d’avoir ordonné la torture et l’assassinat des gendarmes Didier Badji et du soldat Fulbert Sambou, dont les corps auraient été jetés à la mer.

Lors d’une intervention sur WalfNet, puis dans l’émission « Café Actu » de Sans Limites TV, Ibrahima Sall a affirmé que les deux militaires, disparus dans des circonstances troubles, auraient été victimes d’exactions commanditées par des « hauts responsables » de la gendarmerie nationale. Ces propos, relayés massivement sur les réseaux sociaux, ont provoqué une onde de choc dans l’opinion publique, déjà ébranlée par cette affaire non élucidée.

Convoqué lundi matin, le chroniqueur a été interrogé pendant plusieurs heures par les enquêteurs de la Section de Recherches. Selon des sources proches du dossier, les gendarmes ont exigé qu’il fournisse des « preuves tangibles » étayant ses accusations. « Ils veulent savoir sur quelles bases il s’appuie pour impliquer la hiérarchie. C’est une procédure sérieuse », explique une source sécuritaire sous couvert d’anonymat.

Libéré en fin de journée, Ibrahima Sall reste néanmoins sous convocation et devra se représenter ce mardi 18 mars pour une seconde audition. Cette démarche inédite souligne la sensibilité du dossier et la détermination des autorités à contrôler les informations circulant autour de cette affaire.

Le cas du gendarme Badji et du militaire Sambou, dont la disparition n’a jamais été officiellement clarifiée, reste une plaie ouverte dans le paysage sénégalais. Les familles des victimes réclament depuis des mois la vérité, tandis que des organisations de défense des droits humains pointent du doigt l’opacité des enquêtes. La convocation d’Ibrahima Sall relance le débat sur la liberté d’expression et les limites du droit à l’information dans les dossiers sensibles.

Chérifa

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