La Cour suprême du Sénégal a rendu, ce jeudi, une décision majeure dans l’affaire opposant le journaliste Madiambal Diagne au magistrat Souleymane Téliko. Ce verdict illustre toute la complexité de la balance entre liberté d’expression et protection de la réputation.
Condamné en première instance puis en appel pour diffamation envers le juge Téliko, Madiambal Diagne figure emblématique du journalisme sénégalais avait écopé de trois mois de prison ferme, du paiement de 5 millions de francs CFA de dommages et intérêts, ainsi que d’une contrainte par corps (emprisonnement en cas de non-paiement).
Ce jeudi, la Cour suprême a rendu une cassation partielle sans renvoi. Concrètement, la culpabilité pour diffamation, la condamnation et l’obligation de verser les 5 millions de francs CFA ont été maintenues. En revanche, la contrainte par corps, c’est-à-dire la possibilité d’incarcérer le journaliste en cas de non-paiement a été annulée.
Au-delà du cas personnel de Madiambal Diagne, cette affaire soulève des questions fondamentales : quelle place accorder à la liberté d’informer face au droit à la dignité ? La décision, partiellement favorable à chaque camp, traduit la difficulté de concilier deux principes essentiels d’un État de droit.
Elle rappelle que la justice, dans une démocratie, doit sans cesse chercher le juste équilibre entre vérité, responsabilité et respect des personnes.
Le débat, lui, reste ouvert et interpelle toute la société sénégalaise.




