Le président Cyril Ramaphosa a récemment accueilli plusieurs anciens chefs d’État et de gouvernement africains à sa résidence officielle de Genadendal, au Cap. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’Initiative des dirigeants africains sur l’allégement de la dette, une plateforme stratégique visant à plaider en faveur d’un réaménagement profond des obligations financières pesant sur le continent.
Cette initiative, présidée par l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, rassemble des figures politiques influentes, dont Macky Sall, ancien président du Sénégal, ainsi que d’autres ex-dirigeants comme Joyce Banda (Malawi), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Addo Dankwa Akufo-Addo (Ghana), Ameenah Gurib-Fakim (Maurice), Hailemariam Desalegn (Éthiopie) et Yemi Osinbajo (Nigeria).
L’Afrique connaît actuellement l’une des crises de la dette les plus graves depuis plusieurs décennies. La charge financière croissante limite considérablement la capacité des États à investir dans les infrastructures, l’éducation, la santé et les autres secteurs clés du développement. De nombreux pays du continent consacrent une part importante de leurs revenus au remboursement de la dette, souvent contractée à des taux élevés et sous des conditions restrictives.
Dans ce contexte, l’Africa Leaders Initiative, portée par ces anciens dirigeants, milite pour un allégement total de la dette des nations africaines les plus endettées. L’objectif est de libérer des marges budgétaires afin de permettre aux États de financer leurs ambitions de développement durable et de renforcer leur souveraineté économique.
L’ancien président sénégalais Macky Sall, qui a joué un rôle de premier plan dans les débats économiques africains durant ses mandats, continue de peser sur les décisions stratégiques du continent. Son engagement en faveur d’une réforme de l’architecture financière mondiale n’est pas nouveau. Lorsqu’il était en fonction, il plaidait déjà pour un rééquilibrage des relations économiques entre l’Afrique et les institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque mondiale.
Avec cette initiative, Macky Sall renforce son engagement pour une meilleure gouvernance économique mondiale et une prise en compte des spécificités africaines dans les discussions sur la dette. La mobilisation des anciens dirigeants africains autour de cette cause s’inscrit également dans une démarche diplomatique plus large, qui comprend notamment la revendication de deux sièges africains permanents au Conseil de sécurité de l’ONU.
L’Initiative des dirigeants africains sur l’allégement de la dette s’aligne avec les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui vise à transformer l’Afrique en une puissance économique mondiale. La réduction du poids de la dette offrirait aux États africains plus d’autonomie budgétaire pour financer leurs propres priorités de développement, sans dépendre excessivement des prêts extérieurs.
Cette dynamique s’inscrit dans une volonté plus large de redéfinir le rôle de l’Afrique dans l’économie mondiale, en passant d’un modèle de dépendance à un modèle de résilience et de prospérité partagée. Le combat mené par Macky Sall et ses homologues pour un allégement de la dette pourrait ainsi représenter une avancée majeure vers une plus grande justice financière pour le continent.