AG du 2 août : Son recours rejeté, Mady Touré se tourne vers le TAS, Mamadou Kandji saisi le Procureur

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Le dernier acte de l’élection à la présidence de la Fédération sénégalaise de football (FSF) a été posé le 27 août par la Commission de recours. Réunie pour examiner la requête de Mady Touré, candidat malheureux du scrutin du 2 août, l’instance a déclaré le recours irrecevable. Une décision qui met fin au contentieux post-électoral et confirme la victoire d’Abdoulaye Fall pour un mandat de quatre ans.

La requête de Mady Touré rejetée

Dans son recours, Mady Touré contestait le processus électoral en dénonçant des irrégularités, des faits présumés de corruption et plusieurs dysfonctionnements liés au déroulement du scrutin. Il demandait l’annulation pure et simple des résultats, la sanction des personnes impliquées et l’organisation de nouvelles élections.

Après examen des pièces fournies – actes d’huissier, enregistrements audio et vidéos, procès-verbal – la Commission a toutefois jugé la demande irrecevable, estimant qu’elle ne relevait pas d’un appel ordinaire en matière électorale. La décision s’appuie sur les articles 8, 12, 13, 15, 21 et 24 du Code électoral, qui encadrent strictement le champ de compétence de la Commission.

En conséquence, la Commission de recours a validé définitivement le scrutin du 2 août et confirmé la large victoire d’Abdoulaye Fall, élu président de la FSF. Elle a ainsi mis un terme au feuilleton électoral, sauf si Mady Touré décide d’explorer d’autres voies juridiques.

Riposte de la coalition MT2025 et saisine du TAS

Peu après la notification de la décision, Mady Touré a réagi à travers un communiqué. Sa coalition MT2025 affirme rester déterminée à poursuivre « la quête de justice et d’intégrité » dans le football sénégalais.

Dans ce texte, elle dénonce une lecture « restrictive » et « infondée » des textes électoraux. Selon elle, l’article 8 du Code électoral confère à la Commission de recours une compétence exclusive pour statuer sur toutes les contestations liées aux décisions de la Commission électorale. « Restreindre cette compétence aux seules listes électorales revient à vider de sa substance le rôle de la Commission », souligne le communiqué.

Mady Touré insiste par ailleurs sur le fait que son recours ne portait pas sur une liste électorale, mais sur « des manquements graves » et des cas de corruption documentés, remettant en cause la sincérité du vote.

Face à ce qu’il considère comme un refus de traiter le fond du dossier, le candidat déchu annonce qu’il usera de toutes les voies de recours, y compris le Tribunal arbitral du sport (TAS). « Il est préoccupant que les organes juridictionnels de notre football n’arrivent pas à traiter efficacement ces questions qui ternissent l’image de notre sport », déplore-t-il.

Ainsi, si l’instance fédérale a officiellement clos le processus électoral, l’affaire pourrait connaître un nouveau rebondissement sur la scène internationale.

Mamadou Kandji porte plainte auprès du procureur

Pour sa part, Mamadou Kandji, candidat malheureux au poste de 5e vice-président de la FSF, a saisi le procureur de la République d’une plainte en vue de l’ouverture d’une enquête judiciaire. Dans ce document, il affirme que « la coalition AF2025 et le regroupement dénommé X se sont livrés à des pratiques prohibées par le Code pénal sénégalais, notamment l’achat de voix et les promesses d’avantages indus à des électeurs, constitutifs de corruption active et passive (articles 159 et suivants du Code pénal). Ces pratiques incluent l’utilisation de fonds et d’avantages matériels destinés à influencer le scrutin, ainsi que des manœuvres frauduleuses compromettant la transparence et la sincérité du processus électoral ».

Mamadou Kandji déclare apporter à l’appui de sa plainte des éléments probants, parmi lesquels des témoignages recueillis par un huissier, des vidéos et enregistrements audio attestant des faits, ainsi que des articles de presse relatant ces pratiques présumées de corruption. Il estime que « ces faits constituent des infractions graves portant atteinte à l’intégrité du sport national et tombent sous le coup des dispositions réprimant la corruption et le trafic d’influence ».

Concluant sa plainte, il souligne « qu’au regard de la gravité des faits et de la nécessité de préserver l’image et la crédibilité des institutions sportives, il est indispensable que le parquet ouvre une enquête judiciaire afin d’identifier, poursuivre et sanctionner les auteurs et complices de ces infractions ».

Le feuilleton continu donc de plus belle…

Assane DIALLO

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