La lutte sénégalaise continue d’être marquée par des drames en dehors de l’arène. Cette fois, c’est un jeune garçon du nom de Babacar Diagne, surnommé Alou, qui a perdu la vie après une violente agression.
Selon les informations à notre disposition, Babacar Diagne a été victime d’une attaque brutale après un combat de lutte ayant opposé Franc à Ama Baldé, dimanche, à l’arène nationale. Ce combat, sanctionné par la victoire du Parcellois, a été suivi d’une vague de violences. Gravement blessé par une bande d’assaillants, Babacar Diagne a été transporté d’urgence à l’hôpital Dalal Jaam, où il a malheureusement succombé à ses blessures ce lundi.
Ce drame relance le débat sur les violences qui surviennent après les combats de lutte. Ce sport, très populaire au Sénégal, attire des foules passionnées, mais parfois incontrôlables. Trop souvent, des scènes de chaos éclatent après ces combats, mettant en péril la sécurité des spectateurs et des habitants de différents quartiers de Dakar, livrés aux exactions de bandes de jeunes agresseurs en l’absence de forces de sécurité suffisantes.
D’ailleurs, après ce combat très attendu entre Franc des Parcelles Assainies et Ama Baldé de Pikine, soutenu par Guédiawaye, les hostilités se sont poursuivies bien au-delà des environs de l’arène nationale. En rentrant aux Parcelles Assainies, après avoir essuyé des jets de pierres, des supporters ont riposté et semé le chaos dans le quartier de Golf Sud, ancien lieu de résidence de Balla Gaye 2, leader de l’école de lutte Balla Gaye de Guédiawaye.
Ces jeunes, très nombreux et agissant en bandes, ont saccagé tout sur leur passage. Des maisons ont été endommagées, leurs fenêtres et balcons réduits en miettes. Des véhicules ont été vandalisés et caillassés, leurs pare-brise et vitres brisés. De même, des magasins ont été pillés, et toutes les personnes croisées dans les rues ont été agressées, violentées et dépouillées.
Depuis plusieurs années, la violence s’est installée dans le sport sénégalais. Les Navétanes sont souvent pointés du doigt pour les débordements qui les accompagnent. Parfois, c’est le football professionnel qui est concerné, bien que les affrontements y soient généralement contenus dans les stades. Cependant, c’est au niveau de la lutte que les violences atteignent leur paroxysme, sans qu’aucune mesure stricte ne soit prise pour y mettre un terme.
Avant, pendant et après chaque grand combat, la psychose s’installe parmi les populations, qui redoutent les vols, les agressions et les affrontements entre supporters, voire même des drames mortels, comme ce fut le cas pour Babacar Diagne. Car plus qu’une simple agression, il s’agit bien ici d’un meurtre, tant la violence avec laquelle ses assaillants se sont acharnés sur lui est inqualifiable.
Face à cette énième tragédie, de nombreuses voix s’élèvent pour exiger des mesures de sécurité renforcées et une sensibilisation accrue des supporters. Mais surtout, une répression plus ferme de la part des forces de l’ordre, trop souvent spectatrices, et une justice plus rigoureuse face à ces actes de barbarie. La lutte doit rester un sport, et non une source de violence.
Hélas ! Un homme a encore perdu la vie à cause d’un combat de lutte. Et aujourd’hui, la famille et les proches de Babacar Diagne pleurent un être cher, victime collatérale d’un événement sportif qui aurait dû rester une fête. Hélas !