Amara Traoré sur l’embellie des sélections : ratissage large et stages longs

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Réussir à qualifier toutes ses sélections aux compétitions organisées par la Confédération africaine de football ne relève plus de la gageure au Sénégal. A la limite c’est devenu normal et les sportifs en sont blasés. Et pourtant, cette banalité résulte d’un un travail titanesque, méticuleux et bien planifié entre les techniciens, les fédéraux. Le Sénégal aura trois titres continentaux à défendre cette année, le CHAN, la CAN U17 et U20. Avec Amara Traoré, cet ancien sélectionneur national, on dessinera les contours de la réussite des sélections et des chances de conservation des titres.
D’emblée, il tient à dresser les raisons objectives qui ont concouru à la réussite des sélections. « La politique technique mise en place depuis quelques années fait qu’on ne parle plus de sélections mais d’équipes nationales, dans la mesure où ces équipes font beaucoup de quotidien. Car à l’époque, on rassemblait le joueurs pendant 10 voire 15 jours avant d’aller disputer des éliminatoires, mais aujourd’hui, les joueurs sont en regroupement fermé pendant trois, voire quatre mois. Les centres techniques Touba Dialao et Guéréo nous permettent de les maintenir dans de bonnes conditions de travail », justifie le technicien et membre du comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football.
Aujourd’hui, les techniciens ont la latitude de « ratisser large, de confiner encore jusqu’à l’affutage. Ceci est rendu possible grâce à l’appui de l’instance qui peut mettre jusqu’à six millions par stage ». Ce processus est valable pour toutes les sélections. Et comme par hasard, la seule équipe qui n’a pas suivi ce processus est la sélection U23, qui ne s’est pas qualifiée aux JO de Paris. « Raison pour laquelle on croit qu’on est dans la bonne démarche », pense l’ancien président de la Linguère.
Qui croit mordicus qu’il ne faudra rien changer dans la manière de faire, sinon renforcer les acquis. « Quand on fait quelque chose qui marche, il ne faut rien changer. On a repris les mêmes méthodes mais en se réinventant, car on sait qu’on est attendu au tournant. +A l’image de la finale UFOA U17 disputée face au Mali. Personne n’aurait misé un kopeck sur cette sélection U17, car la cuvée de cette année est de loin inférieure, en termes de qualité, aux précédentes. Les matches contre le Libéria (U20) et la Guinée n’ont pas été facile du tout », explique-t-il.
« On énerve tout le monde, et tout le monde veut nous faire tomber »
A l’en croire, la conjugaison des facteurs tels que : « les bons joueurs à foison, des techniciens affutés et des fédéraux au diapason ont permis de réaliser ce bond qualitatif et cette embellie constatée au niveau des sélections ».
Seulement soutient le fédéral, les résultats ne dépendent pas de nous. « L’effort nous appartient, mais les résultats sont du ressort du bon Dieu. Comme nous faisons beaucoup d’efforts et mettons les moyens nécessaires dans la gestion des sélections, on peut espérer des résultats probants. Et cela ne nous surprend pas à l’arrivée », estime Traoré.
Il faut rappeler que l’exigence a atteint un niveau raisonnable et qu’il faille de remobiliser, se remettre en question pour aller à la conquête d’autres titres.
Pour la défense des titres, c’est la CHAN qui ouvre le bal en février prochain (1er au 28), il n’en pense pas moins que les Lions locaux peuvent rééditer la performance d’Alger. « Avec le changement de règlement, si on arrive à rassembler nos bons joueurs évoluant sur le continent et ceux qui sont ici, on pourra se prévaloir d’une très belle équipe à même de défendre son titre. Cette compétition est importante pour nous, dirigeants, car il permet de crédibiliser le travail effectué dans nos différents clubs, c’est un peu la vitrine du foot local, ce qui fait qu’on avait la pression de la qualification. Maintenant, il faut hausser notre niveau d’exigence, car le CHAN sera d’un bon acabit. C’est peu de dire qu’on sera l’équipe à battre. Aussi aura-t-on davantage besoin d’optimiser nos capacités, de travailler ensemble et de fidéliser le « Manko » (faire les efforts ensemble pour optimiser nos chances de gagner). Car tout le monde veut nous battre, on énerve tout le monde, on énerve l’Afrique. Tout le monde veut faire tomber le champion. A nous de faire plus que ce qui nous a valu ces titres, car on est attendu sur tous les terrains d’Afrique », ajuste le technicien.
Assane DIALLO

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