Après Ama-Franc : La police suspend la couverture sécuritaire des combats lutte et pointe le laxisme du CNG

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Dans un communiqué officiel daté du 18 février 2025, le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique du Sénégal a annoncé l’arrêt jusqu’à nouvel ordre de la couverture sécuritaire des combats de lutte sur l’ensemble du territoire national. Cette décision fait suite aux violences survenues lors du combat opposant Franc à Ama Baldé de ce dimanche 16 février, à l’arène nationale.

La Police souligne que lors de ce combat très attendue, « bons nombres d’amateurs ayant acheté leurs billets ont été dans l’incapacité d’accéder à l’arène. La jauge maximale atteinte, les responsables de la Police nationale ont décidé de la fermeture des portes pour parer à toute éventualité de drame ».

Cependant, des violences ont éclaté après le combat entraînant des actes de vandalisme et des dégradations de biens publics et privés et culminant avec l’agression mortelle du jeune Babacar Diagne dans la banlieue dakaroise. « Le déchainement de violence qui s’en est suivi, s’est poursuivi après le verdict et a débouché sur des actes de vandalisme, des dégradations de biens publics et privés, d’autres atteintes aux biens et aux personnes, dont la plus regrettable a été l’agression mortelle d’un jeune dans la banlieue dakaroise », relève la Police dans son communiqué.

Aussi, le Ministère de l’Intérieur pointe-t-il du doigt le Comité national de Gestion de la Lutte (CNG) qui fait preuve d’un laxisme affligeant. Elle met également en cause les acteurs impliqués, notamment les lutteurs et les promoteurs, ainsi que les amateurs.

« Suite à cet énième manquement du Comité National de Gestion de la Lutte (CNG) et des acteurs impliqués, aux injonctions et recommandations à eux faites, notamment au sujet du respect des horaires, de l’observation de la jauge et de la définition d’itinéraires offrant moins de risques de confrontations entre groupe de supporters, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a décidé de l’arrêt jusqu’à nouvel ordre de la couverture sécuritaire des combats de lutte sur toute l’entendue du territoire national », tranche la Police nationale.

Cette décision radicale du Ministère de l’Intérieur de suspendre la couverture sécuritaire des combats de lutte par la Police sur tout le territoire national reflète en réalité l’état de délitement avancé dans lequel se trouve depuis un bon moment le monde de la lutte avec des acteurs réfractaires à l’ordre et à la discipline qui mettent ainsi chaque dimanche en péril la vie des populations.

Nul doute qu’avec cette décision pour le moins inattendu de la police, le CNG, qui a fini d’étaler son incapacité et son incompétence à maîtriser les acteurs de la lutte, sera contraint de revoir sa copie ou alors de devoir renoncer à l’organisation des futurs combats. Car, sans la sécurité de l’Etat, incarnée par la police et la gendarmerie, qui déploient à chaque grand événement des centaines et des centaines d’éléments pour sécuriser l’arène nationale et ses environs – sans que le résultat ne soit toujours efficient – il ne saurait y avoir de combat.

Les prochains jours seront déterminants pour évaluer les répercussions de cette décision et les solutions que le CNG et les promoteurs de lutte devront proposer pour restaurer la confiance des autorités qui semblent dépiter par leurs errements.

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