Après les contestations et récriminations: Faut-il brûler le ballon d’or ?

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Après les épisodes Iniesta, Ribery, Lobanowski et +Sadio Mané, tous des prétendants qui se senti floués après le dépouillement des votes des journalistes, voilà que vint le temps de la polémique autour de Vinicus. Depuis les abords du théâtre du Châtelet de Paris où le nom du vaincu a été scandé avec véhémence, certains voix tonnent pour demander s’il ne faut pas brûler le ballon d’or et son organisation ?

Pour certains déçus, évidemment, les critères sont exigibles au gré des circonstances. Ils s’entrechoquent et créent un tel tumulte qu’il est difficile de trouver le véritable chemin qui mène vers le Graal. Ces flibustiers ne se privent pas d’arguments pour étayer leur thèse du complot qui sentirait à plein nez.

Allant jusqu’à associer la présence de Weah Georges, le seul et unique joueur de couleur à avoir remporté le trophée comme le signe d’un racisme latent qui entoure la décision. Pour mieux adoucir la pilule auprès des proches du brésilien. Comme à une époque, très récente d’ailleurs où Sadio Mané avait fini derrière Benzema, attaquant d’alors du Réal Madrid. Curieux non ! la partie adverse n’avait pas eu ce comportement condescendant et n’avait pas boudé la cérémonie.

Ribery et Iniesta ont vécu ces affres du désamour avec les votants qui avaient choisi de s’aligner derrière le duo (Messi et Ronaldo) qui vampirisait les trophées. Des récriminations et des incompréhensions avaient naturellement entouré ces distinctions et jetaient un faisceau d’illégitimité dans ces choix définitifs. Seulement, ce flot de frustrations et de rancoeurs ne tarit que difficilement avec le temps. Surtout qu’au fil des saisons, d’autres Sadio Mané et Vinicus subiront semblables sorts.
Derrière, c’est cette controverse qui oxygène la cérémonie et offre davantage de publicité à l’événement dont la tenue cristallise toujours la peuplade du ballon rond.

Le vote, cet élément catalyseur

Le vote est et demeure l’élément catalyseur, c’est d’ailleurs le critère spécifique. L’acte par lequel les 100 journalistes composant le panel ont exprimé leurs choix. Ces représentants des 100 meilleures nations de football au classement Fifa ont désigné Rodri comme lauréat en tenant compte des critères édictés.
Mieux, chaque votant du panel désigne un Top 10 par ordre décroissant avec des points attribués à chaque rang.
Rodri a gagné, c’est certain et ce qui est ressorti du dépouillement des bulletins de vote des membres du panel. Est-il le meilleur sur le temps qui était imparti pour le juger lui et les autres prétendants, oui, pour ceux qui ont voté. Rappelons que choisir c’est aussi éliminer.
Peut-être certainement pas pour tous ceux qui ont vibré aux dribbles chaloupés du brésilien et aux buts d’anthologie dans un élan d’irrationalité. Ce paquet d’émotions que procure ce joueur, son explosivité et son adresse devant les buts en avaient fait le vainqueur idéal. Seulement, cela n’a pas suffi.
Maintenant, cette habitude, dans les votes, qui s’articulait, par reflexe, autour des attaquants, a subi un coup tordu. Pour une fois et depuis fort longtemps (Canavaro en 2006), un autre joueur de champ qui n’est pas attaquant buteur n’est pas consacré.
Cela ouvre une belle perspective qui va dans le sens de mettre en lumière les autres éléments de l’équipe, en dehors des attaquants. Une manière de démocratiser davantage les chances d’accéder à cette consécration individuelle, cause de tous les égoîsmes possibles sur les terrains d’Europe.
Assane DIALLO


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