Arrêtez la guerre des pétards pour éviter la guerre des gangs

127

La violence traverse le Sénégal dans tous les sens. Il ne se passe pas un jour sans une information pour ne pas dire un fait divers sur les réseaux sociaux ou dans la presse du jour. La violence sous toutes ses formes : agression, vol, viol, assassinat…. Des populations marchent parfois pour demander plus de sécurité. « La peur va changer de camp », expression souvent entendue lors des opérations de sécurisation des forces de défense et de sécurité. Mais hélas, la réalité sur le terrain dit le contraire et la démarche sécuritaire semble ne pas pour le moment apporter les solutions attendues.

L’affaire Diary Sow, la fille tuée par un drogué à Malika a soulevé un concert d’indignation sur l’ensemble du territoire national. Pourtant la cause était sous les yeux du voisinage, la drogue. Elle circule partout dans le pays. Là aussi une semaine ne passe sans une information sur l’arrestation de dealers parfois avec des quantités estimées à coût de milliards. Dernièrement, le journal Libération faisait était d’un gang lourdement armé avec arme à feu et véhicules blindés qui mettait à rude épreuve les forces de l’ordre.

La drogue, la pauvreté, des frontières poreuses qui laissent passer quiconque, voilà un cocktail explosif qui alimente l’insécurité au Sénégal. Pire, les autorités ont avoué le manque d’effectif du côté des forces de défense et de sécurité. La preuve, pour le week-end du 10 au 12 décembre 2025, un match de football du championnat local a été reporté faute d’assez d’éléments pour gérer la sécurité. Argument avancé, il y a des déplacements d’Autorités à l’intérieur du pays mais surtout la tenue d’un combat de lutte qui doit mobiliser plus de sept cent agents.

C’est le dernier point qui pose problème. On a laissé prospérer la culture de la violence dans le monde de la lutte sénégalaise. Maintenant à chaque combat c’est la psychose des populations et une grande mobilisation des forces de l’ordre pour une activité qui devait être juste une fête. Les débordements ne manquent pas en sport mais cela ne doit pas être une règle.

Cela nous ramène à la prévention, à l’éduction, à la sensibilisation pour anticiper sur certaines situations regrettables. Les fêtes de fin d’année ont été le théâtre d’un jeu anormal à Ouest-Foire, un quartier de la capitale, « la guerre des pétards ». Il s’agit d’une confrontation entre bandes de jeunes en utilisant des pétards comme arme. Ce même jeu qui a été aussi signalé dans la banlieue dakaroise a fait pour ce qui de Ouest-Foire, beaucoup de dégâts avec des pare-brise de véhicules fissurés ou endommagés. Dans une vidéo devenue virale, des victimes qui soulignent que l’activité était programmée par les jeunes promettent de donner une suite judiciaire à cette affaire.

Mais il fallait voir l’organisation des jeunes, les morceaux de taule utilisés comme système anti défense pour penser à des gangs qui s’activent ailleurs en France, au Mexique ou aux Etats-Unis. C’est aujourd’hui qu’il faut s’occuper de tels comportements pour éviter demain à gérer des gangs.

Une fois encore de plus, le développement ce n’est pas seulement des routes, du pétrole et du gaz c’est aussi des plans pour accompagner l’évolution de la société humainement parlant. Hélas depuis longtemps comme dans l’affaire Diary Sow, c’est juste des discours à la suite de la remise d’enveloppes ou du riz pour appuyer des parents traumatisés. Cela est le comportement d’Autorités qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.

5 1 vote
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires