Ce vendredi 24 janvier, l’Assemblée nationale a décidé, en séance plénière, de lever l’immunité parlementaire du député Farba Ngom. Une décision marquée par l’absence remarquée des députés de la coalition d’opposition Takku Wallu Sénégal, qui ont boycotté le vote en signe de protestation.
Sur les 136 députés ayant pris part au vote, dont 10 par procuration, une écrasante majorité de 130 a approuvé la levée de l’immunité parlementaire, soit quasiment tous les députés du groupe parlementaire de Pastef présents. Trois députés se sont prononcés contre, tandis que trois autres se sont abstenus.
Cette décision de l’Assemblée nationale fait suite à une saisine du ministre de la Justice par le pool judiciaire financier. L’instruction, jugée prioritaire, a suscité des débats houleux dans l’hémicycle, mais s’est finalement soldée par un consensus quasi unanime des députés de la majorité, en faveur de la levée de l’immunité.
L’opposition, incarnée par les députés de Takku Wallu Sénégal, a dénoncé ce qu’elle considère comme une démarche biaisée orchestrée par la majorité parlementaire. En quittant l’hémicycle avant le vote, elle a voulu marquer son désaccord avec la procédure.
« Nous ne pouvons cautionner une telle instrumentalisation de la justice à des fins politiques », a déclaré Me Aïssata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire de la coalition Takku Wallu, accusant la majorité d’utiliser l’Assemblée comme un outil pour affaiblir ses adversaires politiques.
La 15e législature a ainsi acté une mesure lourde de conséquences pour le député Farba Ngom, figure majeure de l’APR. Ce dénouement illustre les tensions qui traversent l’Assemblée nationale lorsque des procédures judiciaires impliquant des personnalités politiques.
Alors que les regards se tournent désormais vers les prochaines étapes judiciaires, cette levée d’immunité parlementaire vient rappeler que les batailles politiques se jouent également dans l’arène judiciaire.
