Lors d’une conférence de presse tenue hier, Maître Aïssata Tall Sall, avocate de Farba Ngom, a vivement critiqué le fonctionnement de la commission ad hoc mise en place pour examiner la demande de levée de l’immunité parlementaire de son client. Elle a dénoncé des irrégularités et un manque de sérieux dans les travaux de cette commission.
Selon Me Tall Sall, le dossier transmis à la commission ad hoc se limite à quatre lettres de transmission échangées entre le parquet financier, le parquet général, le ministère de la Justice et l’Assemblée nationale. Elle estime que ces documents sont insuffisants pour justifier une telle procédure.
“Quatre lettres de transmission, est-ce suffisant pour constituer un dossier sérieux ? Est-ce que l’Assemblée nationale a vraiment besoin de former une commission bancaire pour examiner si peu d’éléments ?” , s’est-elle interrogée.
L’avocate a également relevé des obstacles à l’accès aux détails du dossier, ce qui, selon elle, entrave le travail de la défense. “Si le vrai dossier ne nous est pas présenté, je ne siégerai pas. Je refuse de m’associer à cette parodie”, a-t-elle déclaré avec fermeté.
La présidente du groupe parlementaire Taku Walu, qui affirme ne pas avoir accès au fond du dossier, a qualifié la situation d’ “actes absolument graves ” avant de se retirer des travaux de la commission ad hoc.
De son côté, Djimy Souaré, unique représentant de l’opposition au sein de cette commission, a dénoncé ce qu’il perçoit comme une “machination politique” dirigée contre Farba Ngom et son parti, l’APR.
Ces accusations renforcent les critiques entourant la gestion de cette affaire au sein de l’Assemblée nationale. Tandis que certains y voient une instrumentalisation politique, d’autres appellent à un examen plus rigoureux et impartial.
