La Conférence des Administrateurs et Managers Publics (CAMP) qui s’est tenue ce lundi 20 janvier a servi de tribune au Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour dresser un tableau préoccupant de la situation actuelle de l’État. Neuf mois après son entrée en fonction, il a livré une analyse franche des défis qui entravent la gouvernance et le fonctionnement des institutions publiques.
« Après neuf mois d’exercice du pouvoir, les constats sont alarmants. Nous faisons face à un État contraint, dont les marges de manœuvre budgétaire et financière n’existent quasiment plus. Ensuite, une administration républicaine, certes, mais manquant de cohérence, et figée dans des schémas dépassés », a-t-il déclaré en ouverture de son allocution.
Le Président Faye a mis en lumière deux principaux défis. Une crise budgétaire et financière avec des finances publiques qui seraient dans une situation critique, réduisant la capacité de l’État à mettre en œuvre des politiques publiques ambitieuses. Une administration rigide et incohérente avec des institutions qui, bien que républicaines, peinent à répondre efficacement aux besoins des citoyens et à s’adapter aux réalités contemporaines.
Selon lui, cette situation s’explique par des « schémas dépassés » qui continuent de structurer l’appareil administratif, le rendant inefficace face aux défis modernes.
Face à ces constats, le Chef de l’État a appelé à des réformes structurelles profondes pour moderniser l’administration publique et restaurer la capacité de l’État à agir. Il a également insisté sur le rôle central des administrateurs et managers publics dans ce processus de transformation.
« Il est impératif de repenser nos pratiques, de dépasser les approches héritées du passé et d’adopter une vision résolument tournée vers l’avenir », a exhorté le Président.
La Conférence des Administrateurs et Managers Publics, qui rassemble les principaux acteurs de la gestion publique, constitue une plateforme stratégique pour réfléchir aux solutions adaptées. Le discours du Président a ainsi résonné comme un signal fort en faveur d’une gouvernance renouvelée, fondée sur l’efficacité, la transparence et l’innovation.
Le Président Bassirou Diomaye Faye a rappelé que « le redressement de l’État et la modernisation de l’administration passent par une prise de conscience collective et une action concertée ». Un appel à la mobilisation qui augure une nouvelle étape dans la gestion des affaires publiques.
Cet appel présidentiel marque surtout une volonté claire de rupture avec les pratiques administratives obsolètes. Toutefois, sa mise en œuvre nécessitera des moyens financiers, une vision stratégique et une forte adhésion des acteurs concernés. Reste à voir si ces ambitions trouveront un écho dans les mois à venir.