Centrafrique : Habilité par l’Etat et déshabillé par la Fédération, Rigobert Song au cœur du conflit

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Pour un âne enlevé, deux voleurs se battaient, ou un fauteuil pour deux. Bref, aucune de ses fables ne pourrait véritablement collée à la dramaturge qu’offre le football centrafricain. Et au-delà, dans certaines zones du continent, et non les moindres. Et c’est Rigobert Song qui est au centre de toute cette stérile polémique, ce conflit larvé. Habilité par l’Etat dans ses fonctions de sélectionneur, le camerounais se voit déshabillé par la Fédération centrafricaine de football légalement constituée.
Un imbroglio qui ne fait que plonger davantage le football de ce pays dans les dédales des
tourments. Incapable de se qualifier à une compétition continentale, malgré les accessits qui pourraient leur donner des idées, les dirigeants s’offrent en spectacle hors du rectangle vert. Dans l’optique de trouver un profil à même de rompre d’avec cette histoire de bonnet d’âne, qui veut que les autochtones regardent les compétions africaines à la télé, le technicien Rigobert Song passe pour être l’homme de la situation. Celui qui doit aider la sélection nationale de découvrir les effluves d’une CAN prochainement.
Seulement, cette décision n’a pas fait l’objet d’échanges avec la Fédération, elle lui a été imposée. Conséquence de son refus quant à la validation d’un tel projet. Le comité exécutif de l’instance s’est fendu d’un communiqué on ne peut plus clair, quant à sa posture. ‘N’ayant pas été consulté ni associé à cette prise de décision, la Fédération ne se reconnait pas dans cette décision unilatérale contraire aux dispositions en vigueur.
Dans son bon droit, comme toutes les instances légalement élues, elle rappelle à qui veut
l’entendre que « les décisions concernant le recrutement des membres de structures d’encadrement doivent rester parmi les droits et les compétences réservés uniquement au Comité
exécutif ».
Comme qui dirait, ce souffle chaud accompagné de ressentis nationalistes se répand sur le
continent. La nomination du franco-malien Eric Chelle récemment à la tête des Super Eagles du Nigéria a eu le don de réveiller les nationalistes nigérians, en l’occurrence des étudiants. Ces derniers n’ont pas manqué de fustiger la venue d’un non nigérian à la tête de leur sélection.
La Fédération centrafricaine qui avait décidé de « nationaliser le poste de sélectionneur des Fauves A. C’est ainsi que l’intérim a été confié à un staff technique entièrement centrafricain et dirigé par Eloge Enza Yamissi, ancien capitaine des Fauves ».
Voilà une situation embarrassante entre deux entités appelées à travailler en bonne intelligence. Le choix du technicien échoit à l’instance fédérale alors que la prise en charge des émoluments revient à l’Etat.
Seulement avec cette confusion des rôles, un arbitrage est souhaitable. Et ce n’est visiblement pas le meilleur des départs pour une sélection qui a besoin que toutes les ressources techniques et les forces vives fassent bloc, autour d’elle, afin de l’aider à avancer dans cette quête de qualification à une CAN. Qui serait historique.

Assane DIALLO

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