Le Sénégal a franchi une étape décisive dans la modernisation de son administration. Le 14 octobre 2025, le pays a lancé la phase pilote de la plateforme APPEL (Achats Publics en Procédures Électroniques), un outil entièrement numérique destiné à dématérialiser l’ensemble des procédures liées à la commande publique. Cette initiative, portée par l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP), marque un tournant majeur dans la gestion des marchés publics.
Jusqu’ici, toutes les procédures se faisaient sur papier : les dossiers d’appel d’offres s’imprimaient en plusieurs exemplaires volumineux, les entreprises devaient déposer physiquement leurs offres, et les avis d’appel d’offres étaient publiés dans les journaux à des coûts pouvant atteindre 400 000 FCFA par insertion.
Désormais, tout devient numérique. Les avis d’appel d’offres sont publiés gratuitement sur la plateforme et accessibles à tous. Les opérateurs économiques peuvent télécharger les dossiers, préparer et soumettre leurs offres en ligne. L’ouverture des plis et la génération des procès-verbaux se font également de manière automatisée.
Transparence, rapidité et sécurité accrues
Cette innovation apporte plusieurs avantages concrets.
Sur le plan de la transparence, les plus hautes autorités de l’État — du Président de la République au Premier ministre — peuvent suivre en temps réel les marchés en cours, leurs montants, les entreprises attributaires et les délais d’exécution.
Les offres sont sécurisées, horodatées et chiffrées de bout en bout, garantissant la confidentialité absolue des soumissions. Même l’administration qui lance un marché ne peut accéder au contenu avant l’ouverture officielle.
Côté efficacité, la transmission des dossiers pour contrôle se fait désormais instantanément, sans déplacement ni coûts supplémentaires.
Enfin, sur le plan technique, la plateforme a été évaluée par des experts internationaux qui la qualifient de sur-sécurisée, innovante et modulaire.
Un modèle pour l’Afrique
Avec APPEL, le Sénégal s’impose comme pionnier sur le continent en matière de numérisation des marchés publics. Cette réforme traduit la volonté du gouvernement de moderniser ses services, d’améliorer la gouvernance et de renforcer la transparence dans la gestion des fonds publics.



