Les syndicats patronaux du BTP sénégalais, affiliés au CNP et à la CNES, ont exprimé leur inquiétude suite à l’annonce d’un contrat potentiel entre la Société Nationale de l’Habitat et de la Lutte contre la Mal-logement (SNHLM) et un consortium d’entreprises françaises. Selon un article du journal l’ENQUÊTE daté du 29 janvier 2025, la SNHLM envisage de signer un contrat pour la construction de 25 000 logements, avec un protocole d’accord déjà établi pour ouvrir les négociations.
Dans un contexte où le développement économique et la souveraineté nationale sont au cœur des préoccupations, les syndicats, notamment le SPEBTPS et le SNBTP, trouvent anormale la décision prise par SNHLM. Ils soulignent que ce projet pourrait se traduire par la création d’une société de droit sénégalais, signataire d’un contrat de partenariat public-privé (PPP). Ce partenariat serait censé inclure le transfert de compétences et de technologies, ainsi que le recrutement de travailleurs sénégalais pour la réalisation des travaux. Toutefois, les syndicats déplorent une absence de considération pour le secteur privé national, alors que la SNHLM, dont la mission première est de construire des logements sociaux, semble privilégier l’expertise étrangère.
Les préoccupations des syndicats vont au-delà de la simple attribution de contrats. Ils pointent du doigt une possible manœuvre pour contourner les enjeux de souveraineté économique, en attribuant le marché à une entreprise sénégalaise détenue entièrement par des ressortissants étrangers. Dans un climat de patriotisme économique, souvent évoqué par les autorités, cette situation suscite une vive inquiétude quant à la place accordée aux entreprises sénégalaises dans des projets d’envergure.
Les syndicats appellent à une réflexion sur la manière dont la SNHLM pourrait collaborer avec des promoteurs sénégalais, en les associant à des partenaires étrangers pour mener à bien un programme ambitieux de logements pour la nation. Ils estiment que la véritable expression du patriotisme et de la souveraineté réside dans l’engagement à réaliser 100 % des travaux par des entreprises locales, avec les bénéfices réinvestis dans le pays.
Face à ces enjeux, les responsables de la SNHLM sont invités à reconsidérer leur approche et à privilégier les partenariats avec des sociétés sénégalaises reconnues pour leur expertise, tant au niveau national qu’international. Une telle démarche pourrait non seulement renforcer le secteur du BTP local, mais aussi contribuer à l’édification d’une économie plus autonome et durable.