Corée du Sud : Arrestation historique de Yoon Suk-yeol, président déchu

31

Yoon Suk-yeol, ancien président sud-coréen et ex-procureur renommé, a été arrêté mercredi 15 janvier après un assaut des enquêteurs sur sa résidence à Séoul. Cette arrestation marque une première historique pour un chef d’État en exercice dans le pays.

Aux premières heures du matin, des agents du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO), épaulés par la police, ont pris d’assaut la résidence fortifiée de Yoon Suk-yeol, située dans un quartier huppé de la capitale. Malgré la résistance de milliers de partisans, les enquêteurs ont appréhendé le président déchu à 10h33.

Dans un message vidéo, Yoon Suk-yeol a déclaré qu’il répondait aux convocations pour éviter « toute effusion de sang malheureuse », tout en contestant la légitimité de l’enquête.

Visé par une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine de mort, Yoon Suk-yeol avait jusqu’ici refusé de coopérer avec la justice. Placé en garde à vue, il a exercé son droit de garder le silence lors de son interrogatoire. Il pourrait être détenu jusqu’à 48 heures avant qu’une prolongation ne soit envisagée.

L’arrestation de Yoon Suk-yeol fait suite à sa tentative controversée d’instaurer la loi martiale le 3 décembre, officiellement pour contrer des « forces communistes nord-coréennes ». Cette décision, perçue par beaucoup comme un coup d’État déguisé, avait été rapidement annulée par un vote parlementaire sous pression populaire.

La descente a également provoqué des altercations entre partisans de Yoon et forces de l’ordre, certains dénonçant un « mandat illégal ».

Park Chan-dae, chef du Parti démocrate, a salué « le retour à l’ordre » après cette arrestation, tandis que Kweon Seong-dong, dirigeant du Parti du pouvoir au peuple (PPP) et allié de Yoon, a dénoncé une « injustice historique ».

Suspendu par une motion de destitution votée en décembre, Yoon Suk-yeol reste officiellement président en attendant le verdict de la Cour constitutionnelle, attendu d’ici juin. Une première audience a eu lieu mardi, sans la présence de l’intéressé pour des raisons de sécurité.

Alors que la Corée du Sud traverse une crise politique et économique, la situation reste tendue, et les prochains mois seront déterminants pour l’avenir du pays.

Raune

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires