Dette cachée du Sénégal : Le FMI l’estime à plus de 4200 milliards FCFA

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Entre 2019 et 2024, le Sénégal a dissimulé une dette d’environ 7 milliards de dollars, soit plus 4200 milliards de FCFA, selon le Fonds monétaire international (FMI), corroborant ainsi les conclusions de la Cour des comptes publiées en février 2025. Cette dissimulation a conduit à une suspension du programme d’aide du FMI au Sénégal, d’un montant de 1,8 milliard d’euros (1180 milliards FCFA). Les discussions pour un nouveau programme ne reprendront qu’après résolution de cette situation.  

« Il y a eu une décision très consciente de sous-estimer le stock de la dette au cours des cinq dernières années », a déclaré Edward Gemayel, chef de la délégation du FMI au Sénégal qui souligne que cette sous-estimation délibérée de la dette a permis aux autorités sénégalaises de s’endetter davantage sur les marchés financiers, en envoyant un signal positif et en obtenant des taux d’intérêt plus favorables.

Pour remédier à cette situation, le FMI recommande la mise en place de mesures correctives, telles que la création d’un compte unique pour le trésor public et la centralisation des entités chargées de la gestion de la dette. Ces actions visent à éviter la répétition de telles irrégularités à l’avenir.

Les autorités sénégalaises sont actuellement en discussion avec le FMI pour déterminer les mesures correctives à adopter. Edward Gemayel, chef de mission du FMI, a déclaré que les négociations pour un nouveau programme ne pourront débuter qu’une fois la situation clarifiée, mais il a ajouté qu’une fois cette étape franchie, les discussions pourraient avancer très rapidement. Par ailleurs, le FMI estime que les revenus futurs issus du pétrole et du gaz pourraient avoir un impact positif significatif sur le budget sénégalais, contribuant ainsi à améliorer la situation financière du pays. 

Et parmi les trois conditions du FMI pour la reprise son programme avec le Sénégal, il y a l’exigence de la suppression progressive de la subvention sur l’énergie, notamment le prix de l’électricité qui, selon le fonds, ont « explosé pour atteindre jusqu’à 4% du produit intérieur brut (PIB) depuis le début de la pandémie de COVID-19 ». Il a ajouté qu’une suppression progressive de ces aides, soutenue par le FMI, serait nécessaire pour assainir les finances publiques du pays.

« Le problème avec ces subventions, c’est que ce ne sont pas les ménages vulnérables qui en bénéficient. La plupart de ces subventions profitent aux ménages les plus aisés », soutient Gemayel qui prône « une réforme ciblée pour que les aides profitent réellement à ceux qui en ont le plus besoin ».

Raune

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