Le général Mamadi Doumbouya a officiellement déposé sa candidature à l’élection présidentielle guinéenne prévue le 28 décembre.
La cérémonie, tenue à la Cour suprême de Conakry, a été minutieusement préparée. Vêtu d’un boubou blanc orné de motifs représentant les quatre régions naturelles du pays symbole d’unité nationale, le général Doumbouya est apparu brièvement devant ses partisans. En à peine dix minutes, il a déposé son dossier avant de saluer la foule depuis le toit ouvrant de son véhicule, un geste hautement symbolique destiné à marquer les esprits.
Les Forces vives de Guinée, principale coalition d’opposition, ont dénoncé une candidature qu’elles jugent illégitime, la qualifiant de « parjure » et de « trahison » envers la Charte de la Transition et le peuple guinéen. Ces critiques rappellent que Doumbouya, arrivé au pouvoir par un coup d’État, avait promis de conduire le pays vers un retour à l’ordre constitutionnel et à un pouvoir civil.
Selon plusieurs observateurs, le chef de la junte aurait « dégagé la voie » pour s’assurer une victoire sans réelle concurrence. Le pays vit sous un climat de répression marqué par :
-
la mise au silence des voix dissidentes,
-
la fermeture de médias indépendants,
-
la disparition de militants, de journalistes et de militaires.
Cette atmosphère de chape de plomb nourrit les inquiétudes d’une opposition affaiblie, souvent contrainte à l’exil. D’autant que le mandat présidentiel envisagé serait de sept ans renouvelable, un horizon jugé alarmant par ses détracteurs.
