La feuille de route pour le lancement de l’ECO, la monnaie commune de la CEDEAO, repose sur la condition essentielle que les États membres se préparent activement dès maintenant. Si ces efforts sont soutenus, l’échéance de 2027 pourrait devenir une réalité. La fin du FCFA et l’adoption de l’ECO permettraient d’apporter des avancées significatives dans plusieurs domaines.
Les avantages économiques de l’ECO, c’est notamment de réduction des coûts commerciaux. En effet, l’ECO simplifiera les paiements transfrontaliers en éliminant la nécessité de convertir les monnaies nationales, réduisant ainsi les frais de transaction et facilitant les échanges entre les pays membres.
C’est aussi d’amélioration du commerce interrégional. En favorisant une intégration économique accrue, cette monnaie unique renforcera les échanges commerciaux au sein de la région, contribuant à une croissance économique plus durable.
C’est également la Résolution des problèmes des monnaies nationales. Car, la mise en place de l’ECO permettra de surmonter les limitations actuelles des monnaies nationales convertibles, facilitant une coopération économique plus efficace.
Cependant, il y a un certain nombre d’obstacles à surmonter. Le premier, c’est celui des critères de convergence économique. Selon l’économiste ivoirien Séraphin Prao, « l’un des principaux défis est le respect des critères de convergence ». Ces critères incluent des niveaux de dette et d’inflation soutenables, nécessaires pour garantir la viabilité de la monnaie unique. « Or, les économies des pays membres présentent encore de grandes disparités », constate-t-il.
Un autre obstacle majeur concerne les relations entre la zone UEMOA et la France. La France, via son influence sur le FCFA, serait réticente à l’adoption de l’ECO. Pour Séraphin Prao, « une rupture totale avec la France est indispensable pour la réussite de cette monnaie unique ».
Pour rappel, ce projet de monnaie unique est attendu depuis plusieurs décennies. L’idée de l’ECO remonte en effet à 1983. Mais elle est souvent qualifiée de « serpent de mer monétaire » en raison des multiples retards et des désaccords entre les États membres. Toutefois, le lancement en 2027 pourrait marquer un tournant historique pour la CEDEAO, à condition que les pays s’unissent pour surmonter les défis économiques et politiques.
La réussite de l’ECO dépendra non seulement de la volonté politique des États, mais aussi de leur capacité à harmoniser leurs politiques économiques et à rompre avec des influences extérieures qui freinent le projet.
Raune