L’indiscipline de certains chauffeurs sénégalais sur nos routes est de notoriété publique. Elle est toujours revenue dans les débats après chaque accident qui a décimé des familles, des quartiers. Les autorités en parlent avec un langage diplomatique et promet toujours des sanctions pour éradiquer le problème. C’était le cas encore le 11 décembre 2024 quand un camion avec sa benne soulevée avait heurté la passerelle de Yoff-Tonghor. Dans un communiqué de presse, « Yankoba Diémé ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens constate, pour le regretter, que ce genre d’incident causé sur les passerelles par les gros porteurs commence à devenir récurrent. Et la cause principale est le non-respect des règles de sécurité et de conduite. Tout en appelant conducteurs et usagers à faire preuve de responsabilité et de civisme quant à la préservation des infrastructures et au respect des règles de conduite (…) ».
Si l’indiscipline, un problème de société, est bien sûr à prendre en compte dans ce cas comme de façon générale pour faire des avancées positives dans l’évolution de ce pays, l’accident de Yoff-Tonghor appelle d’autres questionnements. Oui ce jour-là de l’après-midi du 11 décembre jusqu’au 12 décembre dans la matinée, la circulation a été complétement perturbée dans la capitale. De braves travailleurs qui ont quitté leur lieu de travail à 17h se sont retrouvés chez-eux à 21h voire 22h là où ils devaient juste faire moins d’une heure de temps. Le lendemain, un ami qui a quitté tôt le matin pour ne pas être en retard avec les multiples déviations liées à l’accident, dit avoir vu des images comme dans un pays en guerre avec des populations en déplacement le long des routes. Parce que la circulation des transports en commun a été complément limitée.
Tout cela est la conséquence des choix des autorités sur les politiques de désenclavement de la capitale mais aussi des options en matière de construction d’infrastructures. On n’a pas besoin d’être un ingénieur pour constater que tous les autoponts construits à Dakar n’ont pas réglé les problèmes d’embouteillage et favorisé la fluidité des mouvements des personnes, des véhicules et autres. Dans certaines zones, c’est même devenu pire. Le bien des populations doit être le premier objectif de tout investissement mais pas seulement des dépenses à coup de milliards dans des marchés qui favorisent la récupération de commissions ou la corruption. La rupture systémique promise par les nouvelles autorités doit mettre définitivement un terme à de telles pratiques.
Prendre tout ce temps pour mettre de côté une passerelle endommagée et permettre la bonne continuité de la circulation nous montre combien nous sommes dans un pays vulnérable. Il est temps de prendre les mesures qui s’imposent pour favoriser un environnement sécure. Voilà cela relève de la seule responsabilité des autorités. L’indiscipline qui est gros problème ne représente presque pas grand-chose face à une telle urgence.
Quand les nouvelles autorités par la voix du Premier ministre Ousmane Sonko disent vouloir construire un pays où les sénégalais seront fiers d’y vivre, l’espoir est permis et un pays sécure doit être pami les priorités.