Foot : 20 mois de prison avec sursis requis à l’encontre de Michel Platini et Sepp Blatter à leur procès en appel

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Comme en première instance, le parquet fédéral a requis un an et huit mois de prison avec sursis à l’encontre de Michel Platini et Sepp Blatter, actuellement rejugés en Suisse, lors de leur procès en appel.

À l’issue de son réquisitoire, ce mardi après-midi, au centre de justice pénale de Muttenz (près de Bâle), le procureur fédéral Thomas Hildbrand a requis une peine de vingt mois de prison, assortie d’un sursis avec « période probatoire de deux ans », à l’encontre de Michel Platini (69 ans) et Sepp Blatter (bientôt 89 ans), au deuxième jour du procès en appel des deux ex-dirigeants du football international, dans l’affaire dite des « deux millions de francs suisses ». « Blatter et Platini sont coupables », a conclu le procureur Hildbrand, au terme de son réquisitoire de plus de trois heures, en allemand.

Le parquet helvétique avait requis les mêmes peines à l’issue du procès en première instance du Lorrain et du Haut-Valaisan, devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone, en juin 2022. Un premier procès au terme duquel les deux prévenus avaient été relaxés au bénéfice du doute. Près de dix ans après le déclenchement du scandale du « FIFAgate », Platini et Blatter sont rejugés jusqu’au 6 mars pour « escroquerie, gestion déloyale, abus de confiance et faux dans les titres ».

Travail de « conseiller technique » auprès de Blatter

 

Pour rappel, ce paiement supposé « déloyal » a été réglé à Platini avec l’accord de Blatter, ex-président de la FIFA, début 2011, pour un travail de « conseiller technique » du Lorrain, effectué entre 1998 et 2002. Ces deux millions de francs suisses (1,8 M€ à l’époque) correspondraient, selon la thèse soutenue par les deux prévenus, à un arriéré de salaires au bénéfice de l’ex-numéro 10 des Bleus, en vertu d’un « contrat oral » passé – sans témoin – entre les deux hommes, en 1998, pour fixer les bases de leur relation contractuelle.

Selon l’accusation, « l’action des prévenus avait pour seul but d’accumuler indûment la fortune de Platini ». Le parquet helvétique a méticuleusement souligné des incohérences comptables et chronologiques, selon lui, dans l’établissement de cette créance par l’ex-star des Bleus et la Juventus Turin. Le Ministère public de la Confédération (MPC, parquet) considère ce paiement comme « une tromperie », basée sur une « facture fictive ».

« Nous n’avons pas affaire ici à un roman policier »

 

Le procureur suisse a notamment pointé les « près de neuf ans » qui séparent la fin de la mission de « conseiller » de Platini auprès de l’ancien patron de la FIFA, en 2022, et le règlement effectif de ce « reliquat de salaire » – selon la thèse des deux prévenus – en février 2011.

« Personne ne renonce temporairement à un montant annuel de plusieurs centaines de milliers de francs suisses lorsque, comme Platini, il s’agit d’entrer dans la vie économique réelle », a notamment cinglé le procureur Hildbrand, qui a aussi évacué la théorie d’un « complot » visant à abattre l’ancien patron de l’UEFA ; une théorie souvent avancée par l’intéressé et sa défense.

« Nous n’avons pas affaire ici à un roman policier, mais à une procédure pénale menée dans les règles, a voulu recadrer Thomas Hildbrand. Il n’y a pas d’informateur avec des lunettes de soleil, un chapeau et son col de manteau relevé, planqué dans un quelconque buisson d’un parc de Zurich », où se trouve le siège de la FIFA, présidée par Gianni Infantino.

(Source : Lequipe.fr)

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