L’équipe de football de l’Angleterre jouera le Sénégal le 10 juin prochain en amical, à Birmingham. Une affiche alléchante qui ouvre de bonnes perspectives pour la sélection en ce sens que d’autres écuries européennes, voire sud-américaines, aussi huppées, opposeront moins de réticences à jouer des pédigrées africains. Une passerelle qui relie l’Afrique à l’Europe du football vient de s’ériger. On l’espère qu’elle aura les allures du péage où les rencontres se feront à grande vitesse.
Après le Brésil, dans le cercle restreint des grosses écuries championnes du monde ayant rencontré le Sénégal en Amical, l’Angleterre marque de son empreinte le tableau de chasse des Lions. Le Brésil fut une très belle trouvaille pour les coéquipiers de Sadio Mané – au sommet de son art – qui avaient éclaboussé la rencontre de leur réalisme. Un succès qui avait donné des idées, même aux plus rétifs.
Et surtout pour l’avoir joué en huitièmes de finale de la dernière coupe du monde (défaite lourde 3-0 des Lions), l’Angleterre savait que cette formation avait manqué de son maître à jouer, cet homme qui rend les autres meilleurs par ses prises de risque et sa capacité à tracer la voie. Deux ans après, cette équipe des « Trois Lions » aura disputé et perdu la finale de la Coupe d’Europe, face à l’Espagne. Comme quoi, elle s’est bonifiée en chemin.
A travers cette première grille de lecture, on peut aisément souligner le fait que le Sénégal a occupé le haut du classement des sélections africaines dans le Ranking FIFA et a tutoyé les vingt meilleures nations mondiales pendant quatre ans, avant d’être éjecté de cette place par le Maroc. Une telle assiduité au très haut niveau, ponctuée par deux qualifications à la Coupe du monde (2018, 2022), deux finales de Coupe d’Afrique (2019 et 2021 et un titre), a permis d’envoyer des signaux forts aux autres grandes nations du football mondial. De grands moments qui ont permis au football sénégalais de se tourner le visage vers le soleil et de scruter des objets volants à tailles raisonnables pour une confrontation galactique.
Car, jouer les équipes de très haut niveau, espace dans lequel évoluent presque tous nos expatriés, nous permet de garder cet esprit très compétitif, gage d’une progression durable. Aujourd’hui, ce genre de rencontre devrait permettre à tous de mieux appréhender le très haut niveau et de franchir ce plafond de verre en coupe du monde. Car, le Sénégal éprouve de grosses difficultés à intégrer le grand Huit dans cette prestigieuse compétition qu’est la Coupe du Monde. 2002 demeure encore une parenthèse qui tarde à se refermer. Du coup, le seul objectif, à court terme, que peut logiquement s’assigner cette équipe fédérale, qui, il faut le rappeler, a obtenu des résultats très intéressants avec les différentes sélections, reste de se frayer un passage forcé dans le cercle restreint des meilleures nations dans la meilleure des compétitions.
Aujourd’hui, avec humilité, la seule ambition du Sénégal est de franchir un cap dans ses résultats avec l’équipe fanion. Cela passe forcément par une seconde étoile sur le maillot et une qualification en quart de finale (au moins) de la prochaine Coupe du monde (si on se qualifie). L’avantage d’avoir autant de joueurs évoluant au haut niveau sert à concocter des rencontres épicées avec des équipes de haut niveau. Encore faudrait juste savoir bien saisir cette opportunité.
Séga DIALLO
