Après avoir annoncé un report du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) pour les joueurs locaux, la Confédération africaine de football (CAF) est sous le feu des critiques. Prévue pour août 2025 dans trois pays hôtes (Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda), cette édition suscite une vive controverse, tant pour son calendrier que pour les conditions d’organisation.
Initialement prévue en février 2025, la compétition a été décalée à août, un choix qui contrevient aux règlements de la FIFA. Depuis 2015 en effet l’instance mondiale interdit la tenue de matchs internationaux durant cette période, afin de permettre aux joueurs de se reposer après une saison intense et de se préparer pour les compétitions de clubs. Ce changement expose les joueurs locaux à des risques accrus de blessures, une préoccupation largement exprimée par les experts du football.
Outre le choix contesté du calendrier, les infrastructures des pays hôtes sont également pointées du doigt. À ce jour, seulement 17 équipes se sont qualifiées, en deçà de l’objectif initial de 19 participants, un résultat attribué à des problèmes de coordination et au retrait de plusieurs nations. Les pays organisateurs peinent à répondre aux exigences minimales, notamment en matière de stades, d’hébergements et de logistique.
Sous la présidence de Patrice Motsepe, la CAF semble adopter une stratégie déconnectée des réalités sportives et économiques. La tenue du CHAN en août risque de provoquer des tensions avec les clubs. Par ailleurs, cette décision place les fédérations nationales africaines dans une position délicate, tiraillées entre leur devoir envers la CAF et la pression croissante des clubs.
Ce nouvel épisode illustre les défis récurrents du football africain en matière d’organisation. Bien que le CHAN ait pour objectif de valoriser les talents locaux, sa réussite repose sur une gestion conforme aux normes internationales. À ce jour, la CAF peine à relever ce défi, risquant de compromettre la crédibilité et l’impact de cette compétition.