La Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (LSFP) a une nouvelle fois été confrontée à un problème récurrent : l’indisponibilité des forces de sécurité pour encadrer certains matchs de championnat. Initialement, les rencontres US Gorée vs Guédiawaye FC et AJEL vs OSLO, prévues le dimanche 16 février 2025, avaient été annulées faute de couverture policière, suscitant la colère des dirigeants du football professionnel.
D’après la LSFP, qui s’est fendue d’un communiqué à charge contre la police dans la soirée du samedi, « cette situation récurrente de boycott du football au profit d’une autre discipline, à savoir le combat de lutte, ne se justifie pas et cause un préjudice moral et financier aux clubs organisateurs ».
En effet, les autorités policières avaient justifié leur incapacité à assurer la sécurité des matchs en raison du dispositif mobilisé pour un combat de lutte à l’Arène Nationale (NDLR : Ama Baldé-Franc). Une décision jugée « injuste et discriminatoire » par la Ligue, qui estime qu’il n’y a aucune raison valable empêchant le déploiement d’au moins 40 agents pour encadrer des rencontres prévues à Grand-Yoff et Rufisque.
« La LSFP se désole de cette pratique sécuritaire injuste et discriminatoire envers les acteurs du football, et appelle les autorités à plus d’équilibre dans la gestion des manifestations sportives nationales. Il est difficile de comprendre en quoi des matches prévus à Grand-Yoff et Rufisque pourraient entraver le déploiement sécuritaire de 40 agents de sécurité au minimum. La psychose sécuritaire liée au combat de lutte devrait se limiter à l’Arène Nationale », tache les services du président Djibril Wade.
Car, rappel la LSFP, « le match AS Pikine vs Génération Foot, initialement programmé le dimanche 16 février, a dû être déplacé au samedi 15 février afin de se libérer de l’emprise de l’Arène Nationale ».
Face au coup de gueule de la Ligue Pro et aux réactions de désapprobations suscitées de toute part, l’autorité de la Police a finalement revu sa position en décidant d’assurer la sécurité des rencontres concernées.
« La Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (LSFP) remercie le Directeur de la Sécurité Publique ainsi que le Directeur du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) pour leur réactivité. L’autorité de la Police nous rappelle qu’aucune autre manifestation sportive ne doit être reportée en raison d’un combat de lutte. Dorénavant, cette situation ne se reproduira plus », s’est félicitée, ce dimanche matin, la Ligue Pro dans un autre communiqué.
Cependant, malgré ce revirement, « la déprogrammation des matches reste maintenue ». D’après la LSFP, les clubs concernés ayant déjà levé leur dispositif organisationnel, une nouvelle programmation sera communiquée le lundi 17 février 2025.
Cet épisode illustre un déséquilibre dans la gestion des événements sportifs au Sénégal. Il est en effet fort regrettable que le football professionnel subisse régulièrement les conséquences d’une priorisation de la lutte, une discipline certes populaire, mais qui ne devrait pas systématiquement avoir le monopole des ressources sécuritaires.
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