L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a vu sa peine de prison ferme se concrétiser par la pose d’un bracelet électronique ce vendredi en début d’après-midi, selon des sources judiciaires. Cette mesure intervient après la décision de la Cour de cassation, qui a rejeté son pourvoi le 18 décembre dernier, rendant définitive sa condamnation à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes.
À 70 ans, Nicolas Sarkozy devient le premier ancien président français à purger une peine de prison, même sous une forme aménagée. La justice lui accorde cependant une certaine liberté de mouvement : il est autorisé à quitter son domicile entre 8h et 20h, avec une extension jusqu’à 21h30 les lundis, mercredis et jeudis, en raison de son procès en cours sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Ce procès, qui se tient au tribunal de Paris, doit durer jusqu’au 10 avril.
Le 18 décembre 2023, la Cour de cassation avait rejeté le pourvoi en dernier recours de Nicolas Sarkozy, scellant ainsi sa condamnation dans l’affaire des écoutes. Cette affaire remonte à 2014, lorsque des écoutes téléphoniques avaient révélé des échanges entre l’ancien président et son avocat Thierry Herzog, laissant supposer des tentatives d’obtention d’informations confidentielles auprès d’un magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert.
Convoqué fin janvier au tribunal de Paris, Nicolas Sarkozy s’est vu notifier les modalités de son aménagement de peine. Selon des sources judiciaires, il n’a pas demandé à bénéficier immédiatement d’une libération conditionnelle, une possibilité qui lui était pourtant offerte en raison de son âge. En effet, la loi permet aux condamnés de plus de 70 ans de solliciter une libération conditionnelle sans délai sous certaines conditions.
Cette condamnation, bien que ne l’empêchant pas de s’exprimer publiquement, constitue un coup dur pour l’ancien chef de l’État, qui reste une figure influente de la droite française. Elle intervient dans un contexte où Nicolas Sarkozy fait face à d’autres démêlés judiciaires, notamment son procès en cours sur le financement présumé libyen de sa campagne présidentielle de 2007, un dossier qui pourrait encore peser sur son avenir politique et judiciaire.
Avec cette décision, la justice française marque une nouvelle étape dans son intransigeance à l’égard des plus hauts responsables politiques, affirmant ainsi le principe d’égalité devant la loi. L’ancien chef de l’État devra désormais composer avec ces contraintes judiciaires, tout en poursuivant son combat juridique sur d’autres fronts.