France-Sénégal : Mamadou Racine Sy plaide pour un partenariat gagnant-gagnant

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Le vice-président du Conseil national du patronat (CNP), Mamadou Racine Sy, a insisté sur l’importance d’un partenariat économique équilibré entre le Sénégal et ses partenaires internationaux, notamment la France. Lors du Forum d’affaires franco-sénégalais, il a souligné que le souverainisme économique ne doit pas être perçu comme un repli sur soi, mais plutôt comme une redéfinition des termes de l’échange.

« Les choses ont changé, évolué et je pense que ce n’est que dans le respect réciproque, le partenariat gagnant-gagnant que peuvent se construire dorénavant les relations du secteur économique sénégalais avec l’ensemble de ses partenaires dans le monde », a affirmé Mamadou Racine Sy. Pour lui, le secteur privé est un acteur clé du développement économique, et aucun pays ne peut progresser sans lui accorder une place centrale.

Dans cette dynamique, il a réitéré l’engagement du CNP à collaborer avec l’État et ses structures pour faire du Sénégal un pays émergent. « Je pense que tout le monde l’a compris et nous entendons travailler la main dans la main avec l’État et ses démembrements, pour faire du Sénégal un pays développé dans le concert des grandes nations », a-t-il ajouté.

Le Forum d’affaires franco-sénégalais, organisé en marge d’une mission du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), a été l’occasion pour les entrepreneurs français et sénégalais de discuter des opportunités d’investissement. Selon M. Sy, cette rencontre vise à « accroître les flux d’investissements » et à faciliter la promotion des relations d’affaires entre les deux pays.

Il a rappelé que le Sénégal, désormais État pétrolier et gazier, bénéficie de nouvelles perspectives économiques et financières. Pour lui, les mesures prises par les pouvoirs publics en matière de contenu local devraient permettre au secteur privé sénégalais de mieux s’imposer dans l’économie nationale.

Mamadou Racine Sy a rappelé que la France est le premier investisseur au Sénégal avec 16 % des stocks d’Investissement direct étranger (IDE) en 2023. Ce, même si son poids relatif a progressivement décliné depuis 2015 où il était à 66 %. Il a aussi fait savoir que le Sénégal est la quatrième destination des investissements français dans la zone CEDEAO et la deuxième dans l’espace UEMOA. Pour les exportations du Sénégal, la France est le 14e pays client, tandis que s’agissant de ses importations, la France est le quatrième pays fournisseur.

Enfin, M. Sy a souligné que la France a besoin d’être plus présente sur les marchés extérieurs, tandis que le Sénégal cherche à renforcer son attractivité et sa capacité à générer des richesses et des emplois durables. C’est dans cette optique que les débats ont porté sur l’investissement à travers les partenariats public-privé et la contribution du secteur privé à la Vision « Sénégal 2050 ».

Les entreprises françaises, représentées par Philippe Labonne, président du comité Afrique de MEDEF international, ont exprimé leur volonté de participer activement à l’essor du Sénégal. « Nous pensons que les entreprises françaises ont la connaissance, l’expertise, mais aussi l’état d’esprit pour permettre aux entrepreneurs sénégalais de réaliser leurs ambitions et leurs rêves », a-t-il assuré.

Selon lui, ces échanges doivent être à la fois respectueux et audacieux afin de concrétiser des projets d’envergure. « Le but de ce forum, c’est d’identifier les opportunités, mais avant tout de permettre des échanges respectueux, des échanges audacieux, si ce n’est de sceller des projets de partenariat pour concrétiser les grands chantiers qui nous ont été présentés », dit-il.

Pour sa part, Christine Fages, ambassadrice de France au Sénégal, a mis l’accent sur le fait que plus de 300 entreprises à capitaux français et sénégalais représentent plus de 30 000 emplois formels occupés, en grande partie, par des Sénégalais. « Qu’il s’agisse des grands groupes ou des PME innovantes, l’entreprise française implantée au Sénégal est un acteur majeur de développement », insiste-t-elle.

Directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion des investissements et grands travaux (Apix), Bacary Séga Bathily appel la France et des entreprises françaises à « ne plus considérer le Sénégal comme un pays d’exportation, mais un pays d’investissement où on peut trouver un secteur privé qualifié. Nous comptons sur vos investissements pour renforcer ce partenariat et cette collaboration. La diplomatie économique doit constituer un levier de transformation structurelle de notre économie ».

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