Soixante-dix prisonniers palestiniens sont arrivés ce samedi en Égypte à bord de bus, après avoir été libérés par Israël dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, selon un média proche du renseignement égyptien. Toutefois, cette libération s’accompagne d’une mesure d’expulsion, comme l’a indiqué Al-Qahera News, précisant que ces ex-détenus seront transférés dans des hôpitaux égyptiens pour des soins médicaux.
Des images diffusées par la télévision égyptienne montrent les prisonniers, vêtus de survêtements gris, débarquant de deux bus du côté égyptien du poste-frontière de Rafah, reliant l’Égypte au territoire palestinien.
Après leur arrivée en Égypte, ces prisonniers devront choisir leur prochaine destination, parmi l’Algérie, la Turquie ou la Tunisie, selon Amin Choumane, chef du Haut comité palestinien pour le suivi des affaires des prisonniers. Cette étape reflète une réalité douloureuse : pour beaucoup, la libération ne signifie pas un retour sur leur terre natale.
Thaer Shriteh, porte-parole de la Commission des affaires des détenus palestiniens, affiliée à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), explique cette situation :
« Certains détenus sont relâchés à Ramallah ou Gaza. Mais beaucoup sont contraints à l’exil. Ceux ayant purgé des peines allant de 20 à 35 ans de réclusion devront rester hors de Palestine pendant trois ans avant de pouvoir rentrer. En revanche, ceux condamnés à perpétuité sont bannis à vie. »
Parmi les prisonniers libérés figure Mohamed Al Tous Abu Shadi, considéré comme le doyen des prisonniers palestiniens. Âgé de 69 ans, il a passé 40 ans derrière les barreaux. Comme lui, 121 détenus condamnés à la perpétuité sont désormais bannis du territoire palestinien, un exil à vie qui soulève des interrogations sur les conditions et implications de leur libération.