L’armée israélienne a lancé dans la nuit de lundi à mardi 18 mars une opération d’une ampleur inédite depuis le début du cessez-le-feu dans le territoire palestinien, à la « suite du refus répété du Hamas de libérer (les) otages ».
Israël a mené dans la nuit de lundi au mardi 18 mars des frappes d’une ampleur sans précédent sur la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur de la trêve, il y a deux mois. Elles ont fait plus de 400 morts et « des centaines de blessés », selon la Défense civile du territoire palestinien.
Ces frappes, décidées par le Premier ministre Benyamin Nétanyahou – avec l’aval des Etats-Unis -, font «suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu’à son rejet de toutes les propositions qu’il a reçues de l’envoyé présidentiel américain», affirme un communiqué du gouvernement israélien.
Le Hamas accuse Israël de « torpiller » la trêve et d’avoir « décidé de sacrifier » les otages restant dans le territoire palestinien. Le mouvement islamiste estime aussi que Benyamin Nétanyahou se sert de la guerre comme d’une « bouée de sauvetage » face à ses problèmes politiques.
L’armée de l’Etat hébreu a ordonné ce mardi matin à la population de Gaza d’évacuer les zones frontalières. De son côté, la défense israélienne a fait savoir qu’il n’y aurait pas d’école en Israël dans les zones limitrophes de la bande de Gaza.
Israël assure n’avoir « pas d’autre choix que de reprendre l’action militaire ». Malgré les critiques d’une large partie de la communauté internationale, l’Etat hébreu persiste et signe. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a expliqué que son pays « n’a pas d’autre choix que de reprendre l’action militaire » contre le Hamas pour ramener les otages encore retenus dans la bande de Gaza, selon son ministère. Il aurait par ailleurs assuré à la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, qu’« Israël a accepté les propositions de l’émissaire du président américain, Steve Witkoff, pour une prolongation du cessez-le-feu, mais que le Hamas les a rejetées deux fois ».
Pour les Etats-Unis, le Hamas a « choisi la guerre ». Pour la Maison Blanche, tout est la faute du Hamas. « Le Hamas aurait pu libérer les otages pour prolonger le cessez-le-feu mais il a choisi le refus et la guerre », a estimé dans un communiqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, Brian Hughes.
L’autorité palestinienne appelle à une « action internationale » contre Israël. Après les frappes israéliennes sur la bande de Gaza, Mahmoud Abbas, le président ministre de l’Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah, a appelé à mettre fin à ce qu’il qualifie d’« agression ». Son Premier ministre, Mohammad Mustafa, a de son côté souligné « l’urgence d’une action internationale plus forte et plus efficace pour contraindre Israël » d’arrêter son offensive.
La Jordanie condamne les frappes aériennes israéliennes « barbares » sur Gaza. La Jordanie a condamné les violentes frappes aériennes menées dans la nuit par Israël sur la bande de Gaza, les plus meurtrières depuis l’entrée en vigueur de la trêve avec le Hamas le 19 janvier, appelant à mettre un terme à ces bombardements. « Nous suivons depuis hier (lundi) soir les bombardements israéliens agressifs et barbares sur la bande de Gaza », a déclaré le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohammad Momani, dénonçant une « agression contre l’humanité » et soulignant la nécessité de « mettre fin à cette agression ».
L’Iran condamne un « génocide » après les frappes israéliennes meurtrières. L’Iran a « fermement condamné » mardi les frappes israéliennes meurtrières dans la nuit sur la bande de Gaza, et appelé à la fin du « génocide » contre les Palestiniens. « Ces attaques sont la continuation d’un génocide et du nettoyage en Palestine occupée », a estimé dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, imputant leur responsabilité «au gouvernement américain », allié d’Israël. Le Hamas pointe aussi la responsabilité états-unienne. « Avec son soutien politique et militaire illimité à (Israël), Washington porte l’entière responsabilité des massacres des femmes et des enfants à Gaza », affirme dans un communiqué le mouvement islamiste palestinien. La Maison Blanche avait auparavant confirmé avoir été consultée avant le lancement des frappes.
L’Egypte condamne fermement les frappes israéliennes sur Gaza. L’Egypte a condamné « fermement » mardi les frappes israéliennes dans la nuit sur la bande de Gaza, les qualifiant de « violation flagrante » du cessez-le-feu, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Israël a promis mardi de poursuivre l’offensive à Gaza jusqu’au retour de tous les otages, après avoir mené dans la nuit les frappes les plus intenses depuis le début de la trêve, ayant fait au moins 330 morts selon le ministère de la Santé du Hamas. Pour Le Caire, cette attaque constitue « une escalade dangereuse qui menace d’engendrer des conséquences graves sur la stabilité de la région », déclare le ministère égyptien. L’Egypte a également appelé la communauté internationale à « agir immédiatement pour arrêter l’agression israélienne contre la bande de Gaza afin d’empêcher le retour de la région à une série renouvelée de violences et de contre-violences ».
La France demande l’arrêt immédiat des frappes israéliennes. Paris condamne la reprise des bombardements et appelle à « l’arrêt immédiat » des « hostilités » qui « menacent la vie des populations civiles de Gaza ». « Toutes les parties doivent revenir au respect du cessez-le-feu dans son intégralité et s’engager dans des négociations de bonne foi afin de le pérenniser », a déclaré ce mardi après-midi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, déplorant « les très nombreuses victimes » et exhortant les autorités israéliennes « à assurer la protection permanente de tous les civils ».