Habib Diarra : Milieu de terrain des Lions L’éclaircie de Bamako à Dakar

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Il aura été, par la force des choses, la grande attraction. Mieux, une belle curiosité lors de cette dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations. Longtemps confiné au poste « réducteur » de latéral droit, en total anachronisme avec le gros potentiel offensif qu’il développe avec son club strasbourgeois, son repositionnement par l’intérimaire Pape Thiaw lui a permis de se montrer au grand jour.
Pape Thiaw a eu le nez creux en positionnant Habib Diarra dans le cœur du jeu lors de son entrée en jeu face au Burkina, à Bamako, en remplacement d’Ismaîla Sarr (75’). Alors que le nul semblait satisfaire les deux camps, il surgit du milieu de terrain avant de décocher une frappe qui fit mouche (85’). Sa première déflagration (victorieuse) qui fut fêtée comme il se doit.
Seulement, le meilleur pour le natif de Guédiawaye devrait se tenir sur ses terres, devant son public. Lors du final du groupe L face au Burundi, c’était à lui que revenait le privilège de vêtir le costume de maître de cérémonie. Installé dans le cœur du jeu avec une liberté de mouvement assez inhabituelle, son feeling avec Elimane Ndiaye et Krépin Diatta s’est naturellement développé. Malgré son jeune âge, il n’a jamais manque de glisser un conseil, voire une réprimande à un coéquipier. Son statut de très jeune capitaine d’une équipe de l’élite française l’y autorisant.
Alors que la machine sénégalaise ronronne, avec une certaine lenteur dans les transmissions que survint cette séquence. La passe laser de capitaine Koulibaly trouve Illimane qui décale Habib. D’une délicieuse frappe en rupture, il ouvre la marque (34’).
Il récidive en début de seconde période sur une offrande de Sabaly, rentré à la pause. Encore d’une pichenette (50’), il fit se lever le public qui apprécie à sa juste valeur ces deux gestes de haute technicité. Ses trois réalisations en deux sorties le font entrer dans le cœur des supporteurs et le placent surtout, dans une posture de prétendants plus que sérieux aux postes ô combien difficiles à s’octroyer dans le compartiment médian de la sélection.
Cela ne fait que conforter les reproches faits à l’ancien sélectionneur qui le confinait au poste de latéral droit, en dépit de son potentiel offensif. La présence de Krépin Diatta y a certes été, pour beaucoup, mais cela ne s’expliquait guère.
En sélection, le joueur doit être mis dans les conditions où il doit laisser perler tout son potentiel pour le bien de l’équipe. Aujourd’hui, Habib est lancé dans le grand bain, à grande vitesse. En éclipsant les dinosaures et autres cadres, le temps d’une soirée, qui demeurera mémorable pour lancer sa jeune carrière en sélection, viendra ensuite le temps de la confirmation.
Sur ce point, les observateurs demeurent presque unanimes. Le jeune capitaine de Strasbourg est pétri de qualités à même de lui offrir les moyens de tenir, et de bien tenir son rang. Pour le grand bien d’une équipe qui amorce une certaine mutation, autant sur le plan technique (changement d’entraîneur) que sur le plan des joueurs (de nouvelles arrivées par dose homéopathique). Un virage à bien entamer avant le mois de mars avec la reprise des éliminatoires de la Coupe du monde.
Assane Diallo

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