Hommage à Ousmane Seck : Un frère, un compagnon, un pilier s’en est allé

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Il y a des douleurs que les mots peinent à traduire, des absences qui laissent un vide immense, des âmes qui, en s’envolant, emportent avec elles une partie de notre propre histoire. Ousmane Seck était plus qu’un ami. Il était un frère d’âme, un compagnon de route, un pilier sur lequel je pouvais toujours m’appuyer. Son départ, le premier jour du mois béni de Ramadan, ajoute à la tristesse une signification particulière, celle d’une élévation vers la lumière, d’un appel du Très-Haut en un moment sacré.

Notre amitié a pris racine il y a 25 ans, dans cette ville de Grenoble où tant de destins se croisent, où les rêves s’échafaudent et où les âmes s’éprouvent loin de la terre natale. Nous étions jeunes, pleins d’ambitions et d’espoirs, mais surtout unis par cette fraternité sénégalaise qui dépasse les frontières. Nous avons partagé tant de moments au Village Olympique, cette résidence universitaire qui nous a vus grandir ensemble dans l’exil, nous forgeant une complicité indéfectible. Nous cuisinions ensemble nos plats sénégalais, goût du pays et parfum d’enfance, rituel d’amitié et de résistance face à l’éloignement.

Ousmane était un homme de loyauté et de fidélité. Il n’était pas seulement un ami, il était un compagnon de tous les instants, un frère dans l’épreuve comme dans la réussite. Son soutien n’a jamais faibli, et lorsque j’ai eu l’honneur de diriger l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire, il s’est naturellement imposé comme mon secrétaire général. Parce qu’il incarnait la rigueur, la compétence et l’engagement sans faille. Ousmane n’était pas de ceux qui cherchent la lumière, il était de ceux qui bâtissent dans l’ombre, qui servent avec humilité, qui donnent sans compter.

Il était un homme droit, un homme de principes. Sa parole était sûre, sa présence rassurante. Dans un monde où l’intérêt personnel l’emporte souvent sur l’amitié sincère, Ousmane Seck était une exception. Il n’a jamais trahi, jamais failli. Il était là, toujours, dans les moments de joie comme dans les périodes de doute. Il savait écouter, conseiller, tempérer quand il le fallait.

Son départ est d’autant plus bouleversant qu’il a eu lieu à Grenoble, cette ville qui l’a vu grandir humainement, cette ville où notre amitié a pris racine. Comme chaque année, il y était retourné pour quelques jours, fidèle à ce rituel qui lui tenait à cœur. Après la rupture du jeûne, alors qu’il se promenait dans ces rues qu’il connaissait tant, un malaise cardiaque l’a emporté brutalement. Ce voyage, qui devait être un simple retour aux sources, s’est transformé en un dernier adieu. Comme si le destin avait voulu qu’il tire sa révérence dans ce lieu chargé de souvenirs, là où il avait tissé des liens indéfectibles, là où il avait laissé une partie de son âme.

Son départ laisse un vide immense. Il laisse un vide dans mon cœur, mais aussi dans le cœur de tous ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin. Il laisse un vide dans notre pays, car il faisait partie de ces hommes discrets mais essentiels, qui œuvrent dans l’ombre pour le bien commun.

Mais si la douleur est vive, l’héritage qu’il laisse derrière lui est précieux. Il nous a montré ce qu’est la fidélité, l’amitié véritable, le dévouement. Il nous a appris que la grandeur ne se mesure pas en éclats de gloire, mais en constance, en intégrité, en capacité à être présent pour les autres.

En ce mois béni de Ramadan, où les prières s’élèvent avec plus d’intensité, je prie pour que le Tout-Puissant l’accueille dans Son paradis céleste. Qu’Il lui accorde le repos éternel parmi les justes, ceux qui ont aimé et servi, ceux qui ont vécu avec droiture et bienveillance.

Ousmane, mon frère, mon ami, tu n’es pas parti. Ton rire, ta voix, tes conseils résonneront toujours en moi. Ton souvenir restera vivant, non pas seulement dans la mémoire, mais dans chacun des actes que nous poserons en ton honneur.

Repose en paix, digne fils de Bargny. Que la terre te soit légère. Que ton âme repose en paix dans la sérénité du Seigneur.

Mes condoléances les plus sincères à Mamy ton adorable épouse, à toute la famille et à tous les amis !


Par Mamadou DJIGO


Ancien directeur général de l’Agence nationale

de l’aménagement du territoire (ANAT)

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