Le Secrétaire d’Etat à la Culture aux Industries culturelles et créatives et au Patrimoine historique, Bakary Sarr, a présidé au Théâtre National Daniel Sorano une soirée d’hommage dédié à l’écrivain dramaturge, Alioune Badara Bèye.
Après avoir tressé du laurier au défunt, disparu le 1er décembre 2024 à l’âge de 79 ans, le SE a annoncé, la création du grand « Prix Alioune Badara Bèye pour le théâtre ». Une manière de rendre un vibrant hommage à l’ex président de l’Association des écrivains du Sénégal (AES), par ailleurs un écrivain et un dramaturge.
« C’est le lieu d’annoncer la création du ‘Prix d’Alioune Badara pour le théâtre’ (…) », a-t-il déclaré devant une salle archi-comble gagnée par l’émotion. Car, selon M. Sarr, Alioune Badara Bèye n’était pas seulement un homme de culture. « Il était un passeur de savoirs, un bâtisseur d’avenir, un défenseur du théâtre et des arts vivants qui croyait en la force du verbe et du récit pour éduquer, émanciper et éveiller les consciences », témoigne-t-il.
Il estime donc qu’en rendant hommage à « cet homme d’exception, « nous célébrons une vie entièrement dédiée à l’art et à la transmission. Nous nous engageons, à travers cette cérémonie, à perpétuer son héritage et à poursuivre son combat pour un Sénégal où les arts et les lettres continueront de briller. Alioune Badara Bèye nous a quittés, mais son œuvre et son engagement demeurent vivants. Que son exemple continue d’inspirer les générations présentes et futures ».
Prenant la parole, le représentant du Khalife général des Layennes, Diaw Thiaw Laye, est revenu sur la dimension religieuse de Alioune Badara Bèye, évoquant sa « croyance en Allah et à son Prophète Mohamed (PSL) ».
Sur cette même lancée, Ibrahima Lo, Directeur du livre et de la lecture, a invité les héritiers de l’Association des écrivains du Sénégal à s’engager pour l’avenir de cette institution portée par Alioune Badara pendant des années.
Selon le directeur général du Théâtre Daniel Sorano, Ousmane Barro Dione, Alioune Badara Bèye a marqué la vie culturelle sénégalaise par sa contribution et son engagement.
La cérémonie d’hommage a été clôturée par la représentation de la pièce « Nder en flamme » qui retrace le sacrifice des femmes de Nder et l’engagement pour son peuple du prince héritier Yérim Mbagnick. Ce qui a permis aux comédiens de Sorano, en complicité avec d’autres venant de troupes privées et des étudiants du conservatoire de théâtre de l’école nationale des arts, de s’illustés.
A noter que le défunt dramaturge a été PCA de Sorano de 2001 à 2022 en participant à l’orientation des grandes politiques de ce temple de la culture.
Alioune Badara Bèye, est né le 28 septembre 1945 à Saint-Louis. Il était à la fois dramaturge, auteur (notamment de pièces historiques), poète, romancier et éditeur. Il a été aussi le coordonnateur du troisième Festival mondial des arts nègres (FESMAN III), qui s’est tenu du 10 au 31 décembre 2010 à Dakar.
Alioune Badara Bèye était le président de la Fédération internationale des écrivains de langue française. Le dramaturge a une riche bibliographie avec des pièces de théâtre dont « Dialawali », « Terre de feu » (1980), « Le sacre du ceddo » (1982), « Maba, laisse le Sine », (1987).
Joséphine Zambo : « Alioune Badara était mon ami et notre amitié s’est consolidée »
Ancienne pensionnaire du théâtre national Daniel Sorano, la comédienne Joséphine Zambo, présente à cette cérémonie d’hommage de Alioune Badara Bèye, a salué la reprise de la pièce « Nder en flamme » par les jeunes, avant de les inviter à travailler, encore.
« Je suis venue à Sorano pour rendre hommage à Alioune Badara Bèye. C’était mon ami et notre amitié s’est consolidée, surtout quand nous avons joué Nder en flamme et que je jouais le rôle de Diéréby (l’épouse du prince héritier du walo Yérim Mbagnick). Il m’a dit : Joséphine, je n’aurais jamais imaginé une Diéréby de cette façon et je suis certain que je ne verrais jamais une telle Diéréby », se souvient-t-elle.
Chérifa