Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a annoncé mercredi 10 septembre que son pays avait accepté, à la demande de Washington, d’accueillir des ressortissants originaires d’Afrique de l’Ouest expulsés des États-Unis.
« Nous avons été sollicités par les États-Unis pour accueillir des ressortissants de pays tiers expulsés. Nous avons convenu avec eux que les ressortissants d’Afrique de l’Ouest étaient acceptables », a déclaré M. Mahama devant la presse.
Selon lui, quatorze personnes sont déjà arrivées au Ghana dans le cadre de ce dispositif, dont plusieurs Nigérians qui ont, depuis, regagné leur pays d’origine. Un accord régional permet en effet aux citoyens ouest-africains de circuler librement dans la zone sans visa.
Cette mesure s’inscrit dans la politique migratoire du président américain Donald Trump, qui a multiplié les expulsions vers des pays tiers tels que le Panama, le Salvador ou encore le Soudan du Sud.
L’accord avec le Ghana intervient dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre Accra et Washington, marqué par l’augmentation des droits de douane américains sur les produits ghanéens et la réduction du nombre de visas délivrés. M. Mahama a reconnu ces difficultés et souligné la nécessité pour son pays de diversifier ses débouchés, notamment en direction de la Chine.
Le Nigeria, pour sa part, a refusé tout accord de ce type. Sollicité en juin pour accueillir des ressortissants vénézuéliens expulsés, Abuja avait dénoncé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Yusuf Tuggar, « une pression considérable sur les pays africains ».
Au Ghana, des tensions persistent par ailleurs avec la communauté nigériane, régulièrement accusée d’être à l’origine d’une hausse de la criminalité et de la prostitution, mais aussi de concurrence économique déloyale. Fin juillet, les gouvernements ghanéen et nigérian s’étaient rencontrés pour tenter de désamorcer ces crispations.



