La souveraineté numérique ne peut exister sans sécurité numérique et sans patience. Pour nos États africains en général, et pour l’État du Sénégal en particulier, il ne suffit pas de proclamer cette souveraineté : il faut la construire, la protéger et la rendre durable.
En réalité, les questions de souveraineté et de sécurité numérique reposent sur deux piliers indissociables : les infrastructures et les acteurs. L’un ne va pas sans l’autre.
Une analyse et une prise en compte globales des infrastructures et des acteurs impliqués sont donc nécessaires.
1. Les infrastructures
S’agissant des infrastructures, il est temps que notre pays envisage la création d’un Service informatique de l’État, doté :
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d’une mission claire et rigoureuse,
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d’une autorité renforcée,
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et de règles imposées à tous les services de l’État.
Ce service, véritable colonne vertébrale numérique de l’administration, serait une solution durable face à nos insuffisances informatiques et aux attaques répétées dont notre pays est victime. C’est l’une des réponses pérennes à nos problèmes numériques.
Nous reviendrons prochainement, de manière détaillée, sur le rôle et la mission de ce service. Nous avons les experts qu’il faut pour relever ces défis.
2. Les acteurs
Il est tout aussi crucial d’harmoniser les pratiques (best practices), de renforcer les compétences et de mieux outiller notre administration. La souveraineté numérique repose autant sur les femmes et les hommes qui agissent que sur les infrastructures qu’ils utilisent.
En conclusion
La souveraineté numérique du Sénégal exige :
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une architecture informatique robuste et adaptée ;
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une équipe nationale d’informatique coordonnée, pluridisciplinaire et dédiée ;
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une administration formée aux bonnes pratiques et constamment sensibilisée aux cyberattaques.
Rappelons que le vecteur de cyberattaques le plus répandu reste la messagerie électronique (phishing), à l’origine de 60 % des attaques.
Il est totalement inadmissible de constater l’usage des messageries et de cet outil dans nos institutions tel que nous le vivons aujourd’hui, sans un minimum de sécurité ni de vigilance… Nous savons tous de quoi il s’agit.
Pour un Sénégal plus fort et plus résilient, il est temps de nous concerter sur ces sujets majeurs et stratégiques.
Patriotiquement,
Cherif Djiba
Informaticien
Membre actif de Moncap Numérique



