Après avoir multiplié les alertes et fait preuve d’une résilience exemplaire pour assurer la gestion de l’espace aérien de près de quatre (4) millions de km² sous leur responsabilité, les contrôleurs aériens du Centre ATS de Dakar se disent à bout. Réunis en Assemblée Générale Extraordinaire le jeudi 12 décembre 2024, ils ont déclaré à l’unanimité qu’ils ne sont plus en mesure de gérer de manière sûre, régulière et ordonnée le trafic aérien qui leur est confié.
Face à cette situation, et faute d’une activation par l’ASECNA du plan de mesure d’exception, également appelé plan de contingence, ils envisagent de prendre des mesures restrictives sur la circulation aérienne. Cette démarche vise à réduire la charge de travail à un niveau raisonnablement gérable avec les effectifs et les moyens techniques actuellement disponibles.
En effet, cette décision, bien qu’extrême, a pour objectif primordial de préserver la sécurité de millions de voyageurs , de garantir la santé des contrôleurs aériens, et de sauvegarder leur outil de travail indiquent-ils dans un communiqué.
Pour rappelle le Centre Régional de la Navigation Aérienne (CRNA) de Dakar et la Tour de contrôle de l’aéroport de Diass font face à des difficultés majeures dues à la vétusté de leurs équipements techniques. À ce problème s’ajoute une crise persistante de sous-effectif, qui perdure depuis plusieurs années et complique davantage la gestion du trafic aérien.
D’ailleurs, lors de la grève des contrôleurs aériens de l’ASECNA en septembre 2022, le point 16 des revendications faisait déjà état de ce manque. Ce problème est, en effet, commun à tous les centres aériens de l’ASECNA. Dès 2019, les contrôleurs aériens des deux centres de Dakar et Diass ont lancé des alertes à plusieurs reprises, avertissant les autorités de l’ASECNA, de l’ANACIM (Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie) et du Ministère en charge, sans que des mesures concrètes ne soient prises. Au contraire, au cours des deux dernières années, la situation a continué de se détériorer.
La situation demeure donc préoccupante, et les autorités concernées se doivent d’agir rapidement pour éviter un scénario qui pourrait compromettre non seulement la sécurité des vols, mais également la stabilité de l’aviation civile dans la région.