La récente décision des États-Unis de suspendre leur aide publique aux pays africains, annoncée par l’administration Trump, a provoqué de nombreuses réactions sur le continent. Parmi elles, celle de l’ancien président sénégalais Macky Sall se distingue par sa fermeté et son appel à une nouvelle approche économique.
Lors d’un panel organisé par l’Atlantic Council sur les relations économiques entre les États-Unis et l’Afrique, Macky Sall a tenu à rappeler que le continent ne devait plus dépendre des aides extérieures. Selon lui, « l’Afrique n’est plus dans une perspective de tendre la main. On n’est plus dans une logique d’aide au développement ». Cette déclaration intervient alors que l’administration Trump a annoncé le gel de plusieurs programmes d’aide, impactant notamment le Sénégal.
L’ancien chef de l’État sénégalais insiste sur le fait que l’aide extérieure ne peut plus être une solution durable pour l’Afrique. « Parce que l’Afrique est trop grande pour dépendre de l’aide. Sa population est grande et jeune pour dépendre de l’aide. Il faut des mécanismes, développer le marché des capitaux sur le continent et développer des joint-ventures. Ce sera gagnant-gagnant. C’est le message que j’aimerais donner à la nouvelle administration Trump », a-t-il affirmé.
Parmi les pays affectés par cette suspension d’aide, le Sénégal figure en bonne place. Le pays avait signé un accord avec les États-Unis dans le cadre du programme « Power Compact » pour un montant de 600 millions de dollars, destiné à améliorer le secteur de l’électricité et à lutter contre la pauvreté.
Cependant, le 3 février dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé que ce financement avait été suspendu, une conséquence directe de la décision américaine. « Vous avez vu, le président américain avait promis de suspendre l’aide publique pour voir, dans les trois mois, les programmes qui seront reconduits ou gelés. Au Sénégal, un de nos projets de plus de 500 millions de dollars, est concerné. Le programme concernant l’électrification, a été arrêté (dakhal nañuko) », a-t-il déclaré.
Face à cette situation, Macky Sall insiste sur la nécessité pour l’Afrique de repenser son développement économique en se basant sur des mécanismes plus autonomes. Il prône notamment la création de marchés de capitaux solides sur le continent et la multiplication des partenariats stratégiques, plutôt que la dépendance aux aides internationales.