Niger : L’ONU exige la libération immédiate de Mohamed Bazoum, détenu arbitrairement

28

L’Organisation des Nations unies (ONU) a dénoncé la détention « arbitraire » de l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum et de son épouse Hadiza, appelant à leur libération immédiate. Renversé le 26 juillet 2023 par un coup d’État mené par le général Abdourahamane Tiani, l’ex-chef de l’État est séquestré dans sa résidence présidentielle à Niamey, sous des conditions particulièrement strictes.

Le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, rattaché au Conseil des droits de l’homme, a déclaré que « la mesure appropriée consisterait à libérer immédiatement M. et Mme Bazoum et à leur accorder le droit d’obtenir réparation ». L’ancien président et son épouse sont totalement coupés du monde extérieur depuis la confiscation de son téléphone en octobre 2023. Seul un médecin est autorisé à leur rendre visite pour leur apporter des soins et des vivres, selon un communiqué de ses avocats publié lundi.

Le régime militaire en place au Niger justifie la détention de Mohamed Bazoum par des accusations d’« intelligence avec des puissances étrangères » et de « complot contre la sûreté de l’État ». En juin 2024, la Cour d’État du Niger, une juridiction créée par la junte, a levé l’immunité présidentielle de l’ancien chef d’État, ouvrant ainsi la voie à un éventuel procès. Cependant, aucune date n’a encore été fixée pour une audience.

En décembre 2023, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait ordonné la libération de Mohamed Bazoum. Toutefois, le régime militaire a ignoré cette décision et a, depuis, quitté l’organisation régionale. De son côté, Mohamed Bazoum, élu démocratiquement en 2021, n’a jamais reconnu sa destitution et continue de revendiquer sa légitimité en tant que président du Niger.

L’ONU, de son côté, insiste sur l’absence de fondement légal justifiant cette détention prolongée et appelle la communauté internationale à faire pression sur le régime militaire pour garantir le respect des droits fondamentaux de l’ancien chef d’État.

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires