Le nucléaire iranien est au cœur d’une rencontre tripartite à Pékin entre responsables chinois, iraniens et russes. Les trois parties ont souligné la nécessité de mettre fin à toutes les sanctions unilatérales contre l’Iran. Dans le viseur, les États-Unis qui, à la fois continuent d’appliquer des sanctions contre Téhéran, mais parlent aussi de dialogue pour revenir dans l’accord sur le nucléaire.
C’est un double discours que tient le président américain. Donald Trump se dit prêt au dialogue avec Téhéran sur la question du nucléaire (en témoigne sa récente interview à Fox News), mais avertit de possibles actions militaires, en cas de refus. Et il continue de mettre la pression sur le régime en appliquant des sanctions.
Les pays occidentaux soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. L’Iran conteste vigoureusement et affirme que son programme n’existe qu’à des fins civiles, notamment pour l’énergie. En 2015, l’Iran avait conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l’Allemagne pour encadrer son programme nucléaire.
Raviver l’accord sur le nucléaire
L’Iran respectait ses engagements, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’accord offrait au pays un allègement des sanctions en échange d’une limitation de ses ambitions nucléaires. Mais en 2018, Donald Trump avait retiré son pays de l’accord de manière unilatérale. Les sanctions américaines ont été rétablies et l’économie iranienne ne s’en est jamais remise. En représailles à ce retrait, l’Iran est revenu à son tour sur ses engagements et a fait progresser son programme nucléaire.
Après le retrait américain, le régime iranien a continué d’enrichir de l’uranium, alimentant les inquiétudes sur sa capacité à produire des armes nucléaires. Plusieurs grandes puissances espèrent raviver cet accord, mais la position de Donald Trump est difficilement lisible.
La Chine et la Russie ont apporté leur soutien à l’Iran, en condamnant les sanctions américaines, lors de discussions tripartites à Pékin, vendredi 14 mars. Ces deux pays peuvent jouer un rôle dans un contexte de forte pression de Washington sur le nucléaire. La Russie a renoué avec les États-Unis, sur le dossier ukrainien, et le porte-parole du Kremlin appelle aujourd’hui à poursuivre « les efforts diplomatiques » pour régler ce dossier du nucléaire iranien.
(Source : Rfi.fr)