Le président américain fraîchement investi, Donald Trump, a évoqué samedi une proposition controversée visant à relocaliser des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie. Présenté comme une tentative de « construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix », ce plan aux allures d’opération de déportation forcée soulève de nombreuses interrogations.
Lors d’un échange avec des journalistes, Donald Trump a qualifié la bande de Gaza de « site de démolition », ravagé par 15 mois de conflit entre le Hamas et Israël. « On parle d’environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans. Ce site a connu de nombreux conflits au fil des siècles, et quelque chose doit se passer », a-t-il déclaré.
Le président a également indiqué avoir discuté de cette idée avec le roi Abdallah II de Jordanie et annoncé son intention de faire de même avec le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi. Selon Trump, cette relocalisation pourrait être temporaire ou à long terme, dans le but d’instaurer une paix durable dans la région.
Depuis l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est au centre d’un conflit meurtrier. Les 2,4 millions d’habitants de ce territoire ont été durement touchés, beaucoup ayant été déplacés à plusieurs reprises par les hostilités.
Une trêve, en vigueur depuis le 19 janvier 2025, a permis des échanges de prisonniers palestiniens contre des otages israéliens, mais la situation reste tendue. Trump semble vouloir tirer profit de cette accalmie pour promouvoir son plan, bien que les implications humanitaires et politiques de cette initiative soient incertaines.
Le projet de déplacer les populations de Gaza vers des pays voisins risque de rencontrer une opposition internationale. Ces nations pourraient refuser d’accueillir un tel afflux de réfugiés, tandis que les Palestiniens eux-mêmes pourraient rejeter ce plan, le considérant comme un opération de déportation forcée et une tentative d’effacer leurs droits et revendications sur leur territoire occupé par Israël.
Pour l’heure, cette proposition reste au stade de l’idée. Mais elle illustre une fois de plus l’approche directe et controversée de Donald Trump dans la gestion des dossiers internationaux.