Rapport Cour des Comptes : L’APR conteste et contre-attaque

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La publication du rapport de la Cour des Comptes, le jeudi 13 février 2025, a déclenché une vive polémique. L’Alliance Pour la République (APR), à travers son Secrétariat Exécutif National, a vigoureusement rejeté le document, dénonçant une manœuvre politique visant à discréditer l’ancien régime de Macky Sall et à affaiblir leur parti.

L’APR remet en cause la légitimité du rapport, arguant que les comptes de la période 2019-2023 avaient déjà été audités, validés et publiés en coordination avec l’Assemblée nationale. Le parti s’interroge ainsi sur la crédibilité d’un nouveau rapport portant sur la même période, affirmant qu’il s’agit en réalité d’un document du gouvernement actuel, drapé sous le nom de la Cour des Comptes.

Selon l’APR, ce rapport ne serait qu’une réédition du document de l’Inspection Générale des Finances (IGF) présenté en septembre 2024 par Ousmane Sonko. À l’époque, ce dernier avait accusé l’ancien pouvoir de détournements et de falsifications de grande ampleur, des accusations que l’APR qualifie aujourd’hui de « manipulations politiques ».

Au-delà de la contestation du fond du rapport, l’APR voit dans cette publication une tentative du gouvernement actuel de justifier des actions judiciaires contre d’anciens hauts responsables. Le parti dénonce une volonté de « liquider » politiquement ses membres, notamment les anciens ministres et directeurs généraux, en les rendant légalement responsables de supposés détournements.

Le Secrétariat Exécutif National estime que cette initiative s’inscrit dans un projet plus large de « destruction de l’APR » et de « déstabilisation » de ses bases militantes. Il y voit aussi une « tentative de nuire à l’image internationale de Macky Sall », dont l’influence sur la scène mondiale serait perçue comme une menace pour le régime en place.

Face à ce qu’elle considère comme une imposture, l’APR annonce son intention de saisir plusieurs instances nationales et internationales, notamment le Conseil Constitutionnel, la Cour Suprême et la Cour des Comptes de l’UEMOA. L’objectif : dénoncer un « faux » rapport et défendre l’intégrité de ses anciens dirigeants.

Par ailleurs, le parti appelle à une large mobilisation des démocrates et républicains pour contrer ce qu’il décrit comme une instrumentalisation des institutions à des fins politiques. Il promet de poursuivre son combat en éclairant l’opinion publique sur ce qu’il qualifie d’« incompétence préoccupante » du gouvernement actuel.

Alors que cette affaire continue d’enflammer le débat public, elle illustre les tensions persistantes entre l’ancien et le nouveau pouvoir, dans un contexte politique où chaque camp affûte ses armes en vue des échéances futures.

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