Le collectif HelloQuitteX, soutenu par des institutions et des personnalités publiques, appelle à abandonner la plateforme X (anciennement Twitter), jugée toxique et dangereuse pour la démocratie. Cette initiative, portée notamment par David Chavalarias, mathématicien au CNRS et auteur de Toxic Data, prévoit un départ massif des utilisateurs français le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump. Selon Chavalarias, le réseau social, sous la direction d’Elon Musk, favorise la propagation de contenus haineux et influence les opinions.
Ces dernières semaines, plusieurs institutions françaises ont annoncé leur retrait de X : la Mairie de Paris, l’Institut Pasteur, Emmaüs France, ou encore des médias tels que La Voix du Nord et Mediapart. Sur le plan politique, des figures comme Yannick Jadot ou Sandrine Rousseau appellent également à un départ coordonné, dénonçant une plateforme devenue la caisse de résonance de l’extrême droite.
En Europe, plus de soixante universités allemandes et autrichiennes ont déjà quitté X, et le gouvernement allemand envisage une décision similaire. Certains grands médias internationaux, comme The Guardian, ont également abandonné la plateforme.
Pour faciliter cette migration, HelloQuitteX propose une application qui aide les utilisateurs à transférer leurs contacts et données personnelles vers des réseaux alternatifs tels que Bluesky ou Mastodon. Hébergée par le CNRS, cette solution a déjà permis l’importation de plus de 10 millions de relations sociales depuis son lancement en novembre 2024.
Le départ de X divise les acteurs politiques français. À gauche, des figures comme Sandrine Rousseau appellent à une désertion collective pour contrer la désinformation et la radicalisation. À droite, le sujet reste absent des discussions. Le président Emmanuel Macron, bien qu’ayant critiqué Elon Musk, n’a pas évoqué de retrait officiel.
La Commission européenne examine actuellement des mesures pour contrer les dérives de X, avec la possibilité d’une suspension temporaire de la plateforme dans l’Union européenne. Ce cadre législatif pourrait accélérer le mouvement engagé par HelloQuitteX, renforçant l’idée qu’une présence sur X équivaut à cautionner ses dérives.
L’initiative de HelloQuitteX s’inscrit dans une dynamique globale de questionnement sur l’impact des réseaux sociaux sur la démocratie. Si elle trouve un écho croissant auprès d’institutions et de personnalités influentes, son succès dépendra de la capacité à mobiliser massivement les utilisateurs autour de valeurs alternatives.
Raune