Une réunion ministérielle d’urgence s’est tenue samedi au Caire, rassemblant des représentants de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis (EAU), du Qatar, de la Jordanie, de la Palestine et de la Ligue arabe. L’objectif : afficher une position commune face à la crise humanitaire et politique à Gaza. Les participants ont unanimement rejeté tout projet de déplacement forcé des Palestiniens hors de l’enclave, tout en réitérant leur soutien à une solution à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Dans un communiqué conjoint, les pays arabes ont dénoncé avec force toute initiative visant à altérer la composition démographique de Gaza via l’expulsion de ses habitants. Ils ont condamné les pratiques israéliennes d’annexion territoriale, de démolitions de logements, d’expulsions forcées et d’expansion des colonies, qualifiées de « violations flagrantes des droits fondamentaux des Palestiniens ». Les ministres ont également mis en garde contre les conséquences dramatiques d’un éventuel transfert de population vers l’Égypte ou la Jordanie, deux pays ayant déjà exclu cette option.
Les dirigeants arabes ont pressé la communauté internationale, en particulier les membres influents du Conseil de sécurité de l’ONU, d’agir sans délai pour concrétiser la solution à deux États. Ils ont souligné que seule une paix équitable, matérialisée par un État palestinien souverain coexistant avec Israël, pourrait mettre fin à des décennies de tensions. « L’inaction équivaut à une complicité dans l’effondrement de toute perspective de stabilité régionale », ont-ils averti.
Cette réunion fait suite aux propos incendiaires de l’ancien président américain Donald Trump, qui a récemment suggéré de « nettoyer » Gaza et de relocaliser ses habitants en Égypte et en Jordanie, qualifiant le territoire de « zone à raser ». Ces déclarations, perçues comme un appel implicite au « nettoyage ethnique », ont provoqué une vague de condamnations à l’échelle mondiale, y compris de la France et de plusieurs États arabes et européens.
Ces remarques interviennent dans un contexte fragile, après un cessez-le-feu précaire entré en vigueur le 19 janvier. Celui-ci a temporairement suspendu une guerre ayant causé la mort de plus de 47 400 Palestiniens, majoritairement des civils, depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Les bombardements israéliens ont réduit Gaza à un champ de ruines, plongeant la population dans une crise humanitaire catastrophique.
Face aux risques d’escalade, les pays arabes réunis au Caire ont renouvelé leur attachement à une résolution politique du conflit, fondée sur le droit international. L’idée d’un déplacement massif des Palestiniens a été rejetée comme une menace pour la sécurité régionale et une entorse au droit humanitaire. Par ce front commun, les six États envoient un signal clair : aucune paix durable ne sera possible sans la reconnaissance des droits du peuple palestinien et une mobilisation internationale déterminée.