Le soleil venait à peine de s’effacer derrière les collines de Diamniadio que déjà, l’atmosphère s’emplissait d’une tension électrique. Les klaxons, les tambours et les chants des supporters résonnaient à des kilomètres à la ronde, annonçant la grande messe du football : le choc entre le Sénégal et la Mauritanie.

Autour du Stade Abdoulaye Wade, une marée humaine déferlait. Vert, or et rouge dominaient les lieux. Les drapeaux claquaient dans l’air chaud du soir, les visages étaient maquillés aux couleurs nationales, les vendeurs ambulants se faufilaient entre les foules, proposant beignets, vuvuzelas, maillots et verres de thé brûlant. Tout respirait la fête, la passion et la fierté d’un peuple rassemblé.

Dans les tribunes, la fièvre montait crescendo. Les chants en wolof, les slogans patriotiques, les danses improvisées et les youyous stridents tissaient une symphonie unique. Les groupes de supporters – 12e Gaindé, Allez Casa, Lebou-Gui – rivalisaient d’énergie pour faire vibrer les gradins. Ici, on ne regarde pas un match : on le vit, on le chante, on le danse.

Lorsque les Lions de la Téranga ont foulé la pelouse, un rugissement gigantesque a déchiré la nuit. Les Mourabitounes, dignes et fiers, ont répondu avec honneur, soutenus par une poignée de supporters courageux venus défier l’immense marée verte et or. Sur le terrain comme dans les tribunes, tout vibrait au rythme du cœur africain.

Chaque passe, chaque accélération, chaque frappe faisait battre les cœurs à l’unisson. Mais au-delà du résultat, c’était l’Afrique qui brillait : deux peuples frères, liés par l’histoire et unis par la passion du ballon rond, se retrouvaient sous les projecteurs du plus grand stade d’Afrique de l’Ouest.

Quand le coup de sifflet final retentit, les joueurs sénégalais ne se sont pas précipités vers les vestiaires. Ils ont pris le temps d’honorer leurs supporters, formant une haie d’honneur pour saluer cette foule en transe qui n’avait cessé de les pousser à la victoire.

Ce soir-là, à Diamniadio, le football n’était pas qu’un sport. C’était une célébration, une communion, une promesse : celle d’un peuple debout, fier, et uni autour de ses Lions.

Cherifa

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