Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) s’est réuni ce jeudi pour analyser la situation politique et économique du pays. À l’issue de cette rencontre, le parti de l’ex-président Macky Sall a vivement critiqué les récentes annonces du gouvernement, qu’il considère comme un retour à une politique d’austérité brutale.
L’APR a exprimé sa stupéfaction après les déclarations du ministre Secrétaire général du Gouvernement (SGG), Al Amine Lo, qui a annoncé une série de mesures économiques drastiques. Parmi celles-ci figurent la baisse des salaires, la suppression des subventions sur l’énergie et une hausse de la fiscalité pour les entreprises et les ménages.
Pour l’APR, ces décisions signent « un placement de notre pays sous ajustement structurel », rappelant ainsi les politiques d’austérité des décennies passées. Le parti dénonce un revirement dangereux qui pourrait « ruiner les efforts de transformation structurelle de l’économie » menés sous les précédentes administrations.
Le Secrétariat Exécutif National de l’APR n’a pas mâché ses mots quant à la manière dont ces mesures ont été annoncées. Selon le parti, une telle décision ne devrait pas émaner d’un Secrétaire général du Gouvernement, mais plutôt du Premier ministre ou du Président de la République.
L’APR accuse les nouvelles autorités d’avoir « dilapidé un héritage économique stable » et de « manquer de transparence » lorsqu’il s’agit d’annoncer des « nouvelles impopulaires ». « Le gouvernement a tourné le dos à ses promesses de rupture », affirme le SEN, pointant du doigt « le maintien des privilèges politiques et l’augmentation des dépenses de l’État, en contradiction avec les mesures d’austérité imposées aux citoyens ».
L’APR a également réagi au déplacement du Premier ministre Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale, où il doit répondre aux questions des députés, ce vendredi. Elle pointe une « tentative de diversion », notamment sur la polémique liée au rapport de la Cour des comptes.
« Ousmane Sonko vient lui-même distiller comme d’habitude fake-news et accusations puériles et sans fondement », affirme le SEN, appelant le Premier ministre à clarifier sa position sur les mesures économiques annoncées.
L’APR interpelle directement Sonko. Confirme-t-il la baisse des salaires et la suppression des subventions ? A-t-il réellement cédé aux injonctions du FMI, contrairement à la politique menée sous Macky Sall ? Ces questions restent, selon l’APR, sans réponse claire de la part du gouvernement.
Sur le plan politique, le SEN a réaffirmé son soutien au député Farba Ngom, actuellement dans le viseur de la justice. Il a salué la mobilisation des militants lors de sa convocation par le Pôle Judiciaire Financier et appelle à poursuivre cette mobilisation le 27 février prochain.
L’APR voit dans cette affaire une tentative du gouvernement de « décapiter le parti » et d’entraver sa réorganisation en vue des prochaines batailles électorales. Le parti espère que la justice ne « subira pas le diktat d’une majorité aux abois ».
Alors que les syndicats expriment déjà leur mécontentement face aux réformes économiques annoncées, l’APR encourage la population à défendre son pouvoir d’achat. L’opposition semble déterminée à mener une bataille politique contre ce qu’elle considère comme une politique économique injuste et mal gérée.