Le Groupement d’Intérêt Économique (GIE) des transporteurs et chauffeurs routiers frigorifiques, affilié au Syndicat des Transporteurs du Sénégal (SATRANS), envisage d’entamer une grève si leurs doléances ne sont pas prises en compte. Ces professionnels se disent outrés par les pratiques injustes et les tracasseries qu’ils subissent dans certains pays de la sous-région, notamment au Mali et en Guinée.
Le mécontentement des transporteurs s’est récemment amplifié après un incident en Guinée. Un de leurs collègues a été impliqué dans un accident mineur causant des dégâts matériels, notamment des panneaux solaires appartenant à des douaniers. Résultat : son camion a été saisi, et il lui est exigé de payer près de trois millions de francs CFA pour être libéré.
“À quoi sert l’assurance CEDEAO si elle n’est pas reconnue là-bas ?”, s’interroge Ndiouga Niang, un chauffeur frigorifique. “Nous avons des problèmes dans ces pays, et nos marchandises sont régulièrement bloquées. Cela dépasse les limites.”
Face à cette situation, les transporteurs appellent à la solidarité de leurs compatriotes travaillant dans le secteur du poisson. “Nous leur demandons d’arrêter temporairement leurs activités. Nous ne pouvons plus continuer à travailler dans de telles conditions,” a lancé l’un des porte-parole du GIE.
Les transporteurs dénoncent également les multiples contrôles routiers qu’ils jugent abusifs. “Quand je pars du Sénégal à 7 heures du matin, je devrais arriver à Moussala avant 20 heures. Mais, en chemin, je suis contrôlé une trentaine de fois ! C’est intolérable”, s’est indigné un chauffeur, rappelant que la CEDEAO prévoit seulement trois postes de contrôle sur un tel trajet.
Dans ce contexte de frustrations, les transporteurs frigorifiques appellent les autorités sénégalaises à agir rapidement pour mettre fin à ces injustices. “Nous travaillons dans des conditions très difficiles. Nous avons investi pour créer des emplois et contribuons au développement économique. Les autorités doivent nous soutenir, car nous sommes épuisés”, a conclu un membre du GIE.