Un “protocole de Nouakchott” pourrait émerger pour encadrer l’élection des membres de la CAF au conseil de la FIFA, à l’image du protocole de Rabat qui avait évité une élection disputée en 2021. Le journal sud quotidien est revenu sur cette initiative qui va rassembler plusieurs candidats lors de l’inauguration de l’Académie FIFA Talent en Mauritanie, prévue le 25 février.
7 fauteuils pour 13 candidats ! La bataille pour intégrer le conseil de la FIFA n’a jamais été aussi intense pour les dirigeants africains. Depuis l’Assemblée générale d’Addis-Abeba, qui a supprimé les barrières linguistiques, zonales ainsi que la limite d’âge fixée à 70 ans, la liste des prétendants s’est élargie à 13, créant ainsi une forte incertitude quant à l’issue de l’élection prévue le 12 mars prochain au Caire, siège de la CAF.
L’Afrique dispose de 7 places au sein du conseil de la FIFA, mais avec 13 candidats en lice, la compétition s’annonce rude. Si Dr Patrice Motsepe, unique candidat à la présidence de la CAF, est automatiquement désigné vice-président de la FIFA, l’issue reste incertaine pour les autres postulants. La campagne bat son plein.
Pour Fouji Lekjaa (Maroc), sa réélection semble acquise, de même que pour l’Égyptien Hany Abourida, dont la suppression de la limite d’âge semble avoir été décidée pour assurer son maintien. L’Égypte, acteur majeur du football africain et mondial, pèse lourd dans les décisions. Quant au Nigérian Amadu Mekvin Pinnick, membre sortant, il pourrait tirer son épingle du jeu en misant sur un équilibre linguistique, bien que cette barrière ait été supprimée.
Une bataille féroce en Afrique de l’Ouest L’incertitude est d’autant plus grande que l’Afrique de l’Ouest compte plusieurs candidats : Augustin Senghor (Sénégal), Idriss Diallo (Côte d’Ivoire), Mathurin De Chacus (Bénin), Djibrilla Hima Hamidou dit “Pelé” (Niger) et Ahmed Yahya (Mauritanie).
Parmi eux, Amadu Mekvin Pinnick pourrait jouer sur son avantage linguistique, bien qu’il soit menacé par le Zambien Andrew Ndanga Kamanga. Mathurin De Chacus, membre sortant du Conseil de la FIFA, dispose d’un atout majeur pour sa réélection.
Un jeu de chaises musicales pourrait alors se profiler. Idriss Diallo, fort du récent titre de champion d’Afrique de la Côte d’Ivoire et du développement de son pays en tant que hub sportif, pourrait d’abord intégrer le Comité exécutif de la CAF avant d’ambitionner une place au sein du conseil de la FIFA. Ahmed Yahya, souvent associé aux pays arabes par les dirigeants de la CAF, accepterait-il un poste de 1er vice-président de la CAF, permettant ainsi à Augustin Senghor d’intégrer le conseil de la FIFA et de siéger également au Comité exécutif de la CAF ?
Si ce scénario venait à se concrétiser, Mathurin De Chacus serait-il prêt à devenir 2e vice-président de la CAF ? Une éventualité qui reléguerait Djibrilla Hima Hamidou à une position plus incertaine.
Ces négociations expliquent la présence des candidats à Nouakchott, sous prétexte de l’inauguration de l’Académie FIFA Talent.
Un fauteuil pour trois femmes : Waberi en embuscade ? Trois femmes sont en lice pour un seul siège au conseil de la FIFA : Isha Johansen (Sierra Leone), Lydia Nsekera (Burundi) et Kanizat Ibrahim (Comores). Lors de l’Assemblée générale de la CAF en 2021, Isha Johansen avait battu Lydia Nsekera de justesse. Kanizat Ibrahim, quant à elle, avait été désignée 5e vice-présidente de la CAF, un poste créé sur mesure.
Depuis cette défaite, Lydia Nsekera, également membre du Comité international olympique (CIO), nourrit l’ambition de prendre sa revanche. De son côté, Kanizat Ibrahim veut gravir de nouveaux échelons.
À la surprise générale, Souleiman Hassan Waberi, proche de Fouji Lekjaa, s’est aussi lancé dans la course. Le Djiboutien mise sur la carte zonale (CECA) pour tenter de se faire une place au sein du conseil de la FIFA.
Autant dire que l’on s’achemine inexorablement vers un nouveau protocole, celui de Nouakchott. Gare à celui ou celle qui refusera de se conformer aux arrangements avant le 12 mars !
Source : (Sud quotidien)